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Hotline : «Allô le 133, le receveur d’autobus se fait agresser»

29 juin 2019, 22:30

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Hotline : «Allô le 133, le receveur d’autobus se fait agresser»
 
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Il est 18 heures en ce jeudi. À Résidence Vallijee, des policiers arrêtent un autobus et montent à bord. Étonnés, des passagers fatigués, pensant à leur retour à la maison, sont interpellés par cette soudaine interruption. «Bonsoir à tous. Désormais, vous pouvez nous téléphoner pour tout problème rencontré dans l’autobus. Que vous soyez receveurs, passagers, etc. n’hésitez pas. Appelez-nous sur notre hotline…», déclare Clifford Ramsamy, sous-inspecteur de la police du transport, accompagné de deux policiers.

Titillés de curiosité, les passagers demandent le fameux numéro. «C’est le 133. L’appel est gratuit», expliquent les policiers. L’air rassuré, Jean-Alain, 53 ans, habitant de Montagne-Blanche, réagit : «C’est une bonne chose. Je travaille dans les parages et j’ai déjà assisté à une agression en rentrant. Des ‘vagabonds’ sont montés et ont attaqué le receveur. Si on peut dénoncer, c’est plus sécurisant.» Idem pour d’autres passagers qui s’empressent de retenir le numéro de la hotline.

Comment fonctionne-t-elle ? Selon Jean- Claude Ramsay, surintendant de police, cette hotline vient remplacer deux lignes précédentes opérationnelles depuis février 2018 à la suite du lancement de l’Emergency Response Service (ERS) Transport Squad. «Hélas, elles comprenaient sept chiffres chacune et étaient difficiles à mémoriser. En revanche, le 133, fraîchement lancé, est plus pratique.» Depuis, le nombre d’agressions rapportées à bord des autobus a chuté, estime-t-il. Selon les données de la police du transport, en 2017, 54 cas ont été rapportés contre 42 en 2018. Pour les six mois de 2019, 10 ont été recensés.

La gestion de la hotline se fait à la centrale de l’ERS à Vacoas. «Nous traitons toutes les situations. Nous décidons de l’intervention selon la gravité. Le service tourne 24 heures sur 24», affirme Sanil Seenanan, surintendant et responsable de l’ERS pour la police du tourisme et la Transport Squad. À ce jour, une quinzaine d’appels est traitée quotidiennement. Derrière les combinés, on trouve les officiers Coomaren Ramassawmy et Kailash Conhye, de service : «Nous recevons également des requêtes de collégiens. Hier, une jeune fille a appelé pour prévenir que ses amis se battaient sur un arrêt. Nous avons immédiatement envoyé une équipe.»

Ces opérations ont d’ailleurs permis de détecter une dizaine de lieux plus vulnérables (black spots) aux attaques (voir encadré). Et les jours aussi. En effet, c’est le week-end et veilles de jour férié que le public sort davantage, ce qui accroît le risque d’incidents. «Par exemple, à Albion, les gens vont à la plage. À l’aller, ils vont dépenser pour le trajet et la nourriture. Mais au retour, ils prennent le dernier autobus et refusent de payer. Ils frappent le receveur.

Les policiers de la Transport Squad sensibilisent le public voyageur quant à la hotline à appeler en cas d’agression dans les autobus.

Et à Sunray, avec la discothèque, certains sont ivres ou sous l’influence de drogues. Si les employés refusent de les laisser monter, Ils commettent  des agressions et saccagent le véhicule à coups de pierre», indique Jean-Claude Ramsay.

Les policiers interviennent mais escortent aussi les autobus jusqu’à certaines gares. En parallèle, une équipe de sept policiers en civil procède à des patrouilles de jour comme de nuit. Car le danger vient aussi des derniers autobus avec le rush et des malfaiteurs

qui choisissent ce moment pour sévir. Activant la sensibilisation auprès des voyageurs et du personnel d’autobus, la police du transport et le ministère de tutelle élaborent actuellement un protocole en cas d’agression, ajoutent nos interlocuteurs. «Nous travaillons sur les procédures à suivre lorsqu’une agression survient. Par exemple, les employés d’autobus doivent nous appeler, se rendre au poste de police le plus proche et avertir leur compagnie. Entretemps, nous intervenons à notre niveau. Ce projet est en bonne voie.»

EN CHIFFRES

<p>D&rsquo;après les statistiques de la police du transport, du 18 février 2018 au 3 juin 2019, 31 agressions sur des receveurs d&rsquo;autobus ont été enregistrées. Quant au nombre de larcins, il était de 20. Dix-sept personnes accusées de ces délits ont été arrêtées durant cette même période. Par ailleurs, 3 013 autobus ont été sujets à des inspections et 3 891 contraventions ont été émises par la Transport Squad. Enfin, 21 délits ont été perpétrés par des passagers dans les autobus.</p>

 

Les «BLACK SPOTS» Selon Jean-Claude Ramsay, les zones suivantes ont été identifiées comme étant plus sensibles aux agressions :

<p>Albion</p>

<p>L&rsquo;arrêt de Sunray à Coromandel</p>

<p>Bambous</p>

<p>Baie-du-Tombeau</p>

<p>Résidence Vallijee</p>

<p>Grand-Rivière-Nord-Ouest</p>

<p>Cité-La-Cure</p>

<p>Sainte-Croix</p>

<p>Flic-en-Flac</p>

<p>Pointe-aux-Sables</p>

<p>Stanley&ndash;Camp-Levieux</p>