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Nouvel An tamoul: les discours politiques agacent

15 avril 2019, 09:45

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Nouvel An tamoul: les discours politiques agacent

Ce n’était pas «business as usual» hier pour Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam. Invités aux célébrations du Nouvel An tamoul par deux associations distinctes, ils ont été bousculés par notamment l’établissement d’une ligne de démarcation entre la politique et la religion.

«PA fer politik ek nou rélizion» Pancartes à la main, un groupuscule attendait de pied ferme l’arrivée du Premier ministre, Pravind Jugnauth, hier, au Mont-Choisy Hall, à Grand-Baie. C’était à l’occasion du Nouvel An tamoul (Varusha Pirappu), aussi appelé le Tamizh Puttaandu, organisé par la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF). Même accueil réservé à Navin Ramgoolam, invité, lui, à Blue-Bay dans le cadre de cet événement.

En effet, si la célébration du Nouvel An tamoul a témoigné d’une présence recherchée des membres du gouvernement et de l’opposition, ce n’était certainement pas pour jeter des fleurs à la classe politique en leur offrant une plateforme pour une communication à sens unique. Loin de là. Au Mont-Choisy Hall, tout comme sur le terrain de football de Blue-Bay, le message a été on ne peut plus clair: les politiques ne doivent plus prendre les Mauriciens de foi tamoule pour argent comptant.

La fronde à Mont-Choisy est venue des membres d’un groupuscule qui protestaient contre le fait que cette cérémonie n’ait pas été ouverte à tous les membres de foi tamoule, alors que c’étaient plutôt les membres du MSM qui y avaient accès. Par le biais de leurs bannières, ils ont traduit une revendication pour que la politique se tienne à distance de la sphère religieuse.

Nullement perturbé par cet incident, Pravind Jugnauth a pris la parole conformément à son statut d’invité d’honneur de la MTTF. Lui aussi avait un message à faire passer. Celui-ci s’articulait autour de trois thèmes dominants: mise en garde à l’égard de ceux qui veulent mettre en péril l’unité et la paix sociale, la traque des barons de la drogue et la nécessité de profiter de toutes les situations susceptibles de contribuer à consolider la richesse culturelle du pays. «Mo dir fer bien atansion. Mo pa pou les person vinn zwé ar linité ek lapé sosial ek met an danzé la prospérité ek boner de nou pep.» Ses propos ont été motivés par les actes de vandalisme dont des lieux de culte ont récemment fait l’objet.

Navin Ramgoolam ne s’est, lui non plus, pas laissé démonter par la fronde à Blue-Bay. Étaient également conviés à la cérémonie Xavier-Luc Duval, le leader de l’opposition, et Alan Ganoo, leader du Mouvement patriotique, entre autres personnalités politiques. Alors que l’ex-Premier ministre discourait, certaines voix se sont élevées. «Dizan to finn dan pouvwar ki to finn fer pou nou ?» pouvait-on entendre, entre autres. Malgré cette interruption, le leader du PTr a calmement continué son discours. Tout comme Alan Ganoo et Xavier-Luc Duval, il a insisté sur la riche contribution des Mauriciens d’origine tamoule à Maurice.

En ce qui concerne la question de congés publics, Navin Ramgoolam a déclaré que la liste des jours fériés doit être revue. «Mo pran langazman zot mem dan kominoté va swazir ou Cavadee oubien Varusha Pirapu bizin vinn enn konzé piblik. Kan enn konzé pi- blik, lot li vinn optionel.»

Pour Xavier-Luc Duval, c’est le droit légitime des Mauriciens de foi tamoule d’être inclus dans le Best Loser System. Tandis que pour Alan Ganoo, leur contribution dans toutes les sphères de la vie de la nation est indélébile. «C’est une communauté avant-gardiste qui a su s’adapter aux grands changements occasionnés par la globalisation ou encore la mondialisation.»