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Soins médicaux: la «Madonna de l’île Maurice» va mal

13 avril 2019, 19:59

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Soins médicaux: la «Madonna de l’île Maurice» va mal

Son arène: la plage de Trou-aux-Biches. Vêtue de son sari et arborant divers accessoires tels que lunettes de soleil et collier, elle épluchait et vendait des ananas aux Mauriciens et touristes. Un métier et un art que Radeeca Beedasy, connue comme la Madonna de l’île Maurice, a exercés pendant plusieurs décennies. Aujourd’hui âgée de 85 ans, la vieille dame autrefois pétillante de vie est très malade.

Radeeca Beedasy est actuellement alitée. Elle souffre d’une infection des voies respiratoires inférieures et de démence vasculaire. Elle ne peut ni bouger ni parler, malgré les traitements. «Nous avons sollicité la Sécurité sociale pour avoir les services d’un médecin à domicile», confie sa fille Takkah Vijantee. Les procédures ont été engagées auprès du bureau de la Sécurité sociale de Curepipe le 4 janvier. En vain. «Nou pé touzour atan enn dokter vinn get mo mama.» Elle ne comprend pas cette indifférence, surtout que sa mère «était une dame très connue à l’époque à la plage de Trou-aux-Biches». D’ailleurs, son talent pour éplucher les ananas était tel que Radeeca Beedasy s’était même rendue en Suisse pour exposer son art et promouvoir Maurice en tant que destination touristique.

Générosité des voisins

Originaire de Triolet, notre Madonna locale a dû emménager chez sa fille à Résidence des Jasmines, Forest-Side. «Mo pa kapav kit li tousel enn minit», dit Takkah Vijantee. Celle qui, pendant plus de 60 ans, a donné aux autres le goût des ananas n’arrive même pas à manger une bouchée par elle-même. «Des fois bizin donn li manzé ek syring ouswa donn li diri kange.»

Une situation difficile pour Takkah Vijantee, qui souffre d’un handicap au pied droit et qui est dans l’incapacité de travailler. Elle s’occupe seule de sa deuxième fille et de sa mère. Et dépend de sa pension et de la générosité de ses voisins. «Lavi difisil mé mo pa’nn perdi kouraz.» Elle est catégorique: il n’est pas question pour elle de laisser tomber sa mère. «Mo pa pou kapav kit mo mama mwa. Mo’nn apran boukou kitsoz ar li ek li ti touzour la pou nou.» Elle révèle que c’est sa mère, qui parlait sept langues grâce à son métier, qui lui a appris l’italien.