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Vishnu Lutchmeenaraidoo: «3 % de croissance, j’ai honte»

14 mars 2019, 20:38

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Vishnu Lutchmeenaraidoo: «3 % de croissance, j’ai honte»

«Depuis dix ans déjà, avec 3 % de croissance, s’en flatte . Moi j’ai honte.» Vishnu Lutchmeenaraidoo n’y est pas allé de main morte, hier, à l’hôtel Westin Turtle Bay à Balaclava. S’adressant au président malgache, il expliquait que Maurice est «pris dans la trappe d’un pays à revenu moyen et est condamné». Le ministre des Affaires étrangères a également lancé une pique en parlant des projets qu’il voulait voir se concrétiser, lors de ce Business Forum organisé par l’Economic Development Board.

«Cela fait trois ans qu’on en parle. Le projet est actuellement au niveau de… projet. Comment développer l’industrie de la pêche, si on n’a même pas un port de pêche ?» Le ministre des Affaires étrangères faisait référence à l’économie bleue et à un port qui devait être à la hauteur des ambitions du pays et de la région.

Pour sa part, lorsqu’il a inauguré cet atelier de travail hier matin, mercredi 13 mars, le président malgache, durant son discours, a énuméré les projets qu’il espère compléter pendant les cinq prochaines années. Sa priorité reste sans conteste la sécurité des personnes, de leurs biens et, plus important encore, celle des investisseurs.

L’invité d’honneur du 51e anniversaire de l’Indépendance de Maurice a lancé un appel à tous ceux présents dans la salle qui sont intéressés à s’installer à Madagascar. Il espère également développer d’autres secteurs dont l’énergie et fournir de l’eau à tout son pays. «L’économie verte, l’éducation, la santé, le tourisme et le sport, entre autres, devront connaître un nouvel essor.»

Andry Rajoelina a, de surcroît, mis l’accent sur la construction d’une nouvelle ville, Antananarivo ne pouvant plus accueillir de nouveaux habitants, du fait qu’elle est déjà surpeuplée. «Nous allons commencer notre ligne pour le tramway cette année. Et nous allons aussi investir dans le minerai, surtout dans l’or. Nous envisageons une production de 25 tonnes d’or par an. Nous allons travailler avec des experts pour moderniser ce secteur.»

Par ailleurs, le chef de la diplomatie mauricienne prône, lui, l’abolition du visa. «Commençons par la libre circulation des hommes d’affaires, ceux qui dirigent et qui doivent prendre des décisions. Ce sont des conditions de base pour réussir les projets que nous avons pour demain.» (NdlR, le visa est obtenu à l’arrivée à Madagascar. Il est gratuit pour les Mauriciens, Maurice faisant partie de la SADC, mais payant pour les autres.)