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Année fiscale 2018-19: MCB Focus prévoit une hausse du déficit budgétaire à 3,3 %

12 février 2019, 01:30

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Année fiscale 2018-19: MCB Focus prévoit une hausse du déficit budgétaire à 3,3 %

Une hausse de 10 points de base, soit 0,1 point de pourcentage. C’est la projection de MCB Focus, publication économique du groupe bancaire MCB, du déficit budgétaire pour l’année fiscale se terminant au 30 juin 2019. Déficit budgétaire estimé à 3,3 % par l’institution bancaire, contre 3,2 % par le ministère des Finances dans son dernier exercice budgétaire de juin 2018.

Le Chief Strategy Officer du groupe MCB et auteur de cette analyse, Gilbert Gnany, impute la légère hausse de cet important indicateur macroéconomique à une baisse dans la collection des revenus fiscaux. En raison, entre autres, d’un taux de croissance relativement faible comparé à celui que visaient les autorités, en juin dernier, dans le cadre du discours du Budget 2018-19.

Gilbert Gnany cite aussi la hausse des dépenses courantes, en comparaison avec le seuil fixé dans le Budget, liée essentiellement à une augmentation des prestations sociales. Notamment celles relatives au paiement de la pension de vieillesse. Ainsi que des allocations dans le sillage de l’annonce de l’exemption des frais de scolarité à l’intention des étudiants en premier cycle dans des institutions tertiaires publiques pour la période janvier – juin 2019.

Ce qui amène le Chief Strategy Officer à plaider pour plus de vigilance fiscale. D’autant que les objectifs fixés pour les indicateurs fiscaux et ceux de la dette constitueront de gros défis pour les autorités. Déjà, souligne MCB Focus, la dette publique brute a grimpé, passant à 64,5 % du PIB en décembre 2018 contre 63,4 % pour la même période en 2017. Résultat des courses : le pays s’éloigne du plafond statutaire de 60 % du PIB prévu en juin 2021, conformément à la Public Management Act. De plus, la ligne de crédit obtenue du gouvernement indien pour financer le projet Metro Express sera comptabilisée de la dette publique, exerçant ainsi davantage de pression sur cet indicateur économique.

Gilbert Gnany se réfère à l’analyse du Fonds monétaire international, à l’issue de sa récente mission au pays dans le cadre de la publication prochaine de l’Article IV, pour soutenir la nécessité, pour le gouvernement, d’adopter une politique fiscale prudente. Avec pour objectif de ramener la dette publique sur une courbe descendante à moyen terme. Des efforts additionnels sont ainsi nécessaires pour éviter des dépenses non-productives et créer plus d’espace fiscal dans le sillage des pressions découlant de dépenses de financement en vue des augmentations à venir au niveau de la pension suivant le vieillissement de la population.

MCB Focus s’appuie sur les projections de Statistics Mauritius pour affirmer que le taux de dépendance, soit le rapport entre un enfant de moins de 15 ans et d’une personne âgée de 65 ans ou plus pour chaque 1 000 personnes de 15 à 64 ans, augmentera de 408 en 2017, pour atteindre 456,5 en2027 et 531,1 en 2037. De ce fait, le Chief Strategy Officer souligne qu’au niveau des revenus, il est important «to maintain a conducive business environment for successful shifting the country’s economic growth into higher strata , with a case in point relating to the simple, predictable and low fiscal regime...»

Une telle démarche aiderait le pays à préserver son profil de crédit en misant sur la qualité de ses investissements et en poursuivant ses efforts visant à explorer des marchés financiers internationaux. Ce qui serait bénéfique parallèlement aux opérateurs cherchant à développer des stratégies d’expansion dans des pays de la région.