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Discrimination raciale: Gobin rabroué par le comité de l’ONU

18 août 2018, 09:00

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Discrimination raciale: Gobin rabroué par le comité de l’ONU
 
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«Vous avez raison de ne pas être d’accord, c’est votre droit le plus absolu. Le seul droit que souhaite avoir le comité, c’est d’être écouté pour sa sagesse, son professionnalisme…» C’est d’un ton ferme que le président du comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale, Noureddine Amir, s’est adressé à l’Attorney General, Maneesh Gobin, à l’ouverture de la deuxième session de travail de cette instance à Genève, mercredi 15 août.

Le président du comité revenait sur les propos que l’Attorney General a lui-même qualifiés de «durs», formulés la veille dans sa réponse aux rapporteurs du comité. Noureddine Amir a tenu à rappeler à l’Attorney General que les membres du comité ont pour mission de veiller à ce que la convention ratifiée par Maurice soit mise en pratique dans son intégralité.

«(Les membres) sont élus pour leur totale intégrité, leurs compétences. Ils sont reconnus internationalement pour leur crédibilité, leur sens de la repartie, leur indépendance…»a souligné le président du comité.

Ce qui a provoqué cette mise au point de Noureddine Amir : la réplique du chef de la délégation mauricienne face à une demande d’un des membres du comité pour que la population des détenus soit comptabilisée par ethnie. Afin d’obtenir des statistiques pour que le comité puisse émettre ses observations. Le 14 août, l’Attorney General avait répondu : «Si je commence à chercher des statistiques sur l’ethnicité des personnes se trouvant en prison, ne suis-je pas en position de maintien d’un système qui ne devrait pas être en place ? Un détenu est jugé par un tribunal indépendant… Comment les membres du comité peuvent-ils me demander ce genre de statistiques ?»

«Si je commence à chercher des statistiques sur l’ethnicité des personnes se trouvant en prison, ne suis-je pas en position de maintien d’un système qui ne devrait pas être en place ?»

Noureddine Amir a alors expliqué qu’il peut y avoir «des éléments qui peuvent échapper à un État parti, à un gouvernement, à un Parlement, à un système judiciaire (parce que) ces derniers n’occupent pas tout l’espace géographique du pays pour savoir si des problèmes se posent». D’ajouter que les statistiques recommandées sont nécessaires aux membres du comité pour démontrer des informations recueillies. «…Personne ici ne mettrait en cause l’unité du peuple de Maurice», a précisé le président du comité.

Quant à l’Attorney General, il le reconnaît bien. Ses propos de la veille ont été «durs». Mais Maneesh Gobin justifie sa prise de position par une seule raison. Ce qui l’a bouleversé, c’était de penser à l’impact d’un exercice de catégorisation des détenus sur la base de l’ethnicité. «Cela peut porter préjudice au tissu social de Maurice, le bijou le plus précieux du pays. Y  toucher ou s’en approcher peut avoir des conséquences dramatiques», fait-il ressortir.

Le chef de la délégation mauricienne a aussi mis l’accent sur sa volonté de «trouver un moyen pour réfléchir» à la requête formulée par les membres du comité. «Je suis sûr que les membres vont m’aider à trouver une solution…»