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Comité central du MSM: Mario Nobin sanctionnera-t-il l’ASP Luchan?

15 août 2018, 12:13

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Comité central du MSM: Mario Nobin sanctionnera-t-il l’ASP Luchan?

 

 

La position du commissaire de police est très attendue après la présence remarquée de l’ASP Manoj Luchan à une réunion politique. Jusqu’ici toutefois, motus et bouche cousue.

«C’est au commissaire de police de voir s’il y a des sanctions à prendre ou non.» Le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, ne compte pas prendre position sur la présence de l’assistant surintendant de police (ASP) Manoj Luchan à la réunion du comité central du Mouvement socialiste militant (MSM), samedi, au Sun Trust.

Interrogé par l’express hier, Eddy Boissézon explique que le no 2 du Passport and Immigration Office (PIO) «est sous la responsabilité du commissaire de police en tant que membre des forces de l’ordre». Indiquant, du reste, ne pas savoir «si ce haut gradé de la police a fauté».

Jusqu’ici, toutefois, le commissaire de police (CP) Mario Nobin est resté injoignable. Nous avons tenté de le contacter hier. Un officier a répondu à l’appel, nous déclarant que Mario Nobin était pris dans une réunion.

Alors que sa position est très attendue, un ancien chef de la fonction publique fait ressortir, de son côté, qu’un policier est avant tout un fonctionnaire. Et que, s’il est vrai qu’il doit rendre des comptes au CP, le ministère de la Fonction publique peut également intervenir. Au dire de notre interlocuteur, un fonctionnaire peut assister à un rendez-vous politique, mais il doit bien se montrer discret. Par exemple, «il ne devrait pas avoir avec lui un drapeau du parti politique». Toujours est-il qu’être présent au sein d’une instance d’un parti politique, comme cela a été le cas samedi pour l’ASP Luchan, constitue une infraction à l’article 6 du Human Resource Management Manual.

Ce manuel destiné aux fonctionnaires est révisé de temps en temps, précise Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public. L’article 6, ajoute-t-il, existe depuis longtemps. Le syndicaliste confie, lui aussi, ne voir aucun inconvénient à ce qu’un fonctionnaire assiste à un meeting, tant qu’il fait preuve de discrétion.

Mais pas question pour qu’un fonctionnaire, et encore moins un policier, participe à la réunion d’une instance d’un parti. D’autant, insiste Rashid Imrith, qu’un policier a un rôle important à jouer pendant les élections. «Outre d’assurer la sécurité, la police se retrouve souvent seule avec des urnes où se trouvent des bulletins de vote. Quelle confiance accordera le public à ce policier qui s’est retrouvé dans une réunion d’une instance d’un parti politique ?»

Dans les milieux policiers, plusieurs se disent écœurés. Ses collègues ne croient pas à l’explication qu’il a donnée pour justifier sa présence au comité central du MSM. L’ASP Manoj Luchun a indiqué qu’il a l’habitude d’être présent car il donne un coup de main au niveau de la sécurité. «Il n’avait pas le droit d’être présent. Il ne fait plus partie de la VIPSU. Est-ce une façon déguisée pou montré figir pou gagn promosyon ankor ?» se demande un officier.

Des policiers interrogés parlent aussi de deux poids, deux mesures. «Si ti enn konstab, enn ti polisié sa, ti pou fini sanksyoné. Ou ti pou tann dir pé al dan lot divizion. La, sé enn o gradé pa azir parey…»

Un protégé du MSM

<p>Il n&rsquo;est pas membre du comité central du MSM. Sa profession l&rsquo;en empêche. Cependant l&rsquo;ASP Luchan, domicilié à Montagne-Longue, est un proche de longue date du MSM. Du côté de la police, on affirme qu&rsquo;il a vite grimpé les échelons. D&rsquo;inspecteur de police, il est monté en grade à partir de 2015, devenant successivement chef inspecteur et ASP alors que, généralement, un inspecteur de police prend des années pour devenir ASP. Et dans les milieux concernés, on laisse entendre qu&rsquo;une nouvelle promotion n&rsquo;est pas à écarter&hellip; Quand sir Anerood Jugnauth assumait la présidence de la République, l&rsquo;ASP Luchan faisait partie de la Very Important Persons Security Unit (VIPSU) de la présidence. Il a aussi été affecté à la Cour suprême, où il a été responsable de la sécurité et a travaillé pendant un moment au poste de police de Trou-Fanfaron. Avant d&rsquo;être affecté au PIO, Manoj Luchan avait réintégré pendant un certain temps la VIPSU.</p>