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Pédophilie: la poursuite souligne la précision des témoignages des victimes de Michel de Ravel

17 mai 2018, 16:56

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Pédophilie: la poursuite souligne la précision des témoignages des victimes de Michel de Ravel

 

«Les victimes ont été précises dans leurs témoignages, en se rappelant où a eu lieu l’incident et les actes qui ont été perpétrés sur elles.» C’est ainsi que Me Roshan Santokhee, du Parquet, a démarré sa plaidoirie, dans le procès intenté à Michel de Ravel de l’Argentière, en cour intermédiaire, ce jeudi 17 mai. L’homme d’affaires répond de 21 accusations formelles d’attentat à la pudeur sur des filles de moins de 12 ans.

Elles sont huit femmes, dont une nièce, à avoir porté plainte contre Michel de Ravel, au Central Criminal Investigation Department pour attouchements sexuels alors qu’elles avaient entre 4 et 6 ans. Elles ont allégué que l’accusé, un ami de leurs parents, leur avait fait subir des attouchements à son domicile, à Morcellement Carlos, Tamarin, de 1990 à 2006. Les victimes s’étaient murées dans le silence mais certaines d’entre elles avaient fini par briser le silence en 2012. Soit 20 ans après.

L’avocat du Parquet a dressé une chronologie des événements. Il a rapporté que l’une des filles avait entre 4 et 7 ans lorsqu’elle a été victime d’actes à caractère sexuel mais qu’elle a rapporté l’affaire lorsqu’elle a eu 22 ans. «Lorsqu’elle visitait la maison de l’accusé, qui était un ami de son père, elle était jeune et vulnérable, a-t-elle expliqué, et c’est pour cette raison qu’elle n’avait pas porté plainte», soutient l’homme de loi. «Ce n’est qu’après son mariage, lorsqu’elle a commencé à avoir des crises d’angoisse qu’elle a été suivie par une psychologue et que ses souvenirs ont surgi.»

Pour lui, les victimes, qui ont défilé à la barre des témoins, ont dit la vérité. «Ce n’était pas facile pour elles de venir en cour pour déposer et elles n’ont pas comploté pour témoigner contre Michel de Ravel de l’Argentière. En les écoutant témoigner, les larmes aux yeux, vous pouvez voir l’étendue des dommages qu’elles ont subis et elles devront en porter les stigmates toute leur vie», a-t-il fait ressortir.

De son côté, Me Gavin Glover, Senior Counsel, assisté de Me Siddhartha Hawaldar, a souligné le laps de temps entre l’incident et les témoignages. «C’est là que la fiabilité de la mémoire entre en jeu.» Selon lui, les preuves apportées par les victimes ne corroborent pas. «Elles n’ont pas réussi le test de crédibilité.»

Agé de 56 ans, Michel de Ravel de l’Argentière a plaidé coupable sur  14 accusations. Il est passé aux aveux, affirmant qu’il a bel et bien commis des attouchements.

Me Roshan Santokhee répliquera à la soumission des plaidoiries de Me Glover SC, le 21 juin.