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Délocalisation: les squatters de La Ferme font de la résistance

12 août 2017, 17:01

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Délocalisation: les squatters de La Ferme font de la résistance

Des squatters de cité La Ferme ont entendu dire que leurs maisons seront démolies, mardi. Toutefois, ils affirment qu’ils ne bougeront pas de là tant qu’ils n’auront pas eu la garantie qu’ils auront un toit. Depuis l’annonce faite, mercredi, à Glen-Park, par Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre et ministre du Logement et des terres, qui a indiqué que les squatters se trouvant dans les parages de La Ferme doivent être délogés en raison de l’éventuel affaissement de la paroi du réservoir, ils ont décidé de faire de la résistance.

En cas de rupture de la paroi, l’endroit le plus probable d’être affecté est Bambous. Environ 12 000 personnes y habitent. Une cinquantaine de squatters de cité La Ferme sont aussi concernés. La plupart de ces squatters, qui sont des mères de famille, font ressortir qu’ils préfèrent rester à cité La Ferme sans eau ni électricité, si le gouvernement n’arrive pas à leur offrir un toit.

Le risque que le réservoir, d’une capacité de 11,52 millions de mètres cubes, cède sous le poids de l’eau est considéré comme probable par le gouvernement. Des travaux de réhabilitation du réservoir seront entrepris car des malfaiteurs ont retiré des rochers de la paroi. Un comité technique a été mis sur pied au ministère des Services publics dans le cadre de ces travaux. L’ancien ministre Hervé Aimée, qui plante des légumes à La Ferme, souligne que le réservoir méritait d’être réparé depuis longtemps.

Selon un expert en géotechnique, le problème de fissure du réservoir de La Ferme ne date pas d’hier. Il affirme que si on arrive à canaliser l’eau provenant d’une ou des fissures en attendant les travaux de réparation, il n’y a pas de problème.

«Le réservoir est en hauteur. Si la fissure est en hauteur, il n’y a pas de risque pour les habitants de Bambous et de Cascavelle. Mais si elle se situe au bas du réservoir, là on doit s’inquiéter », explique l’expert. Là encore, il faut savoir si c’est une fissure qui est là depuis longtemps ou si elle vient d’être aperçue. «Si la pression hydraulique est trop forte, il faudra s’attendre à un affaissement rapide causant des inondations et des dégâts considérables. Une sorte de tsunami peut se produire.»

Le réservoir de La Ferme, qui date d’un demi-siècle environ, n’est pas utilisé pour l’approvisionnement en eau potable dans cette région mais pour la culture vivrière. À ce jour, son taux de remplissage est de 69 %.

Swalay Kasenally : «Attention à la panique»

<p>L&rsquo;ancien ministre de l&rsquo;Énergie Swalay Kasenally se demande si la déclaration de Showkutally Soodhun, mercredi, n&rsquo;a pas été faite afin de faire peur aux squatters pour les déloger de cet endroit. Selon lui, ces propos du ministre risquent d&rsquo;installer une panique à Bambous. &laquo;<em>Attention ! Il faut faire une étude géotechnique avant de faire une telle déclaration. Il est vrai que des fissures avaient été répertoriées sur le réservoir dans le passé mais elles avaient été réparées par la suite</em>.&raquo;</p>