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Volley-ball – Portrait : Rachel Christine : briller dans l’ombre !

12 juillet 2015, 17:19

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Volley-ball – Portrait : Rachel Christine : briller dans l’ombre !
Le volley-ball étant un sport où le spectacle occupe une place importante, l’on a tendance à n’apprécier que les gestes réalisés par les attaquants. L’on ne réalise donc pas le gros travail défensif effectué par le libero. Ce poste ingrat est celui de Rachel Christine qui est devenue un élément incontournable de la sélection nationale depuis deux ans maintenant. Mais le fait de ne pas être sous les feux des projecteurs ne gêne nullement Rachel qui se dit «passionnée» par son rôle sur le terrain…
 
Rachel Christine ne conçoit pas son existence sans le volley-ball. C’est alors qu’elle est en Form 2 au Collège de Lorette de Quatre-Bornes qu’elle découvre ce sport par l’entremise de sa prof d’éducation physique, Christine Antoine. «J’ai pris goût au volley petit à petit», lâche-t-elle. Son premier club sera l’Union sportive de Beau-Bassin/Rose-Hill (USBBRH). La Rosehillienne n’y demeure pas longtemps et rejoint l’AS Belle-Etoile qu’elle quitte aussi très vite pour atterrir à Vallijee Citizens, formation entraînée par Jean-Claude Douce. «Lorsque j’ai rejoint Vallijee, j’ai rencontré des volleyeuses d’expérience telles que Sharmila Emrit, Rojelle Chameau, Prisca Seerungen et Angélique Ramdoss. J’ai beaucoup appris à leurs côtés», affirme-t-elle.
 
Ensuite, vu que le club de la capitale allait fermer ses portes en 2011, Rachel se met en quête d’une nouvelle terre d’accueil. Elle effectue quelques séances d’entraînement avec le Quatre-Bornes VBC mais opte finalement pour Azur SC, encouragée en cela par quelques amies qui y jouaient, en l’occurrence Caroline Lepoigneur, Nathalie Létendrie et Salveena Larché. «J’ai choisi d’évoluer au sein d’Azur SC même si on n’était pas certain que le club allait pouvoir obtenir le droit de s’aligner au championnat», lance-t-elle. Mais la suspension qui pesait sur l’entraîneur du club, Guito Lepoigneur, est levée et Azur SC obtient le droit de prendre part au championnat de première division.
 
Guito Lepoigneur aura une grande influence sur la carrière de Rachel. Celle-ci, qui évoluait jusque-là comme réceptionneuse-attaquante, est convertie en libero. «Guito m’a bien fait comprendre que si je voulais intégrer la sélection nationale un jour, il me fallait jouer libero. Changer de poste n’était pas évident. Certaines personnes me disaient que je n’y arriverais pas mais je me suis accrochée et j’ai fini par développer un amour pour ce poste. Guito a eu une grande influence sur ma carrière. Il a été un mentor pour moi», confie celle qui a connu la joie de remporter le titre de championne de Maurice avec Azur SC en 2012.
 
Rachel Christine (à g.) veut aller le plus loin possible dans la course à la qualification pour les JO 2016 en beach volley aux côtés de Nathalie Létendrie.
 
«La sensation que procure le fait de jouer à ce poste est très agréable. On est au départ de toutes les actions de son équipe. On doit assurer la réception pour proposer de bons ballons aux coéquipières afin de marquer des points», explique Rachel.
 
C’est donc en 2013 que Rachel Christine est appelée pour la première fois à défendre les couleurs de la sélection nationale à l’occasion du tournoi sous-zonal de qualification pour le Championnat du monde de 2014. «C’est une grande fierté de représenter son pays», s’enthousiasme-t-elle. La libero a de nouveau été retenue pour la Coupe d’Afrique des Nations qui s’est tenue au Kenya du 10 au 21 juin dernier. Et désormais, elle est focalisée sur sa première participation aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) qui se dérouleront à la Réunion du 1er au 9 aout.
 
«Je suis vraiment contente que l’on me donne la chance de représenter Maurice aux JIOI. La préparation se passe bien. L’arrivée du conseiller technique Fabrice Chalendar est un plus car il partage sa grande expérience du haut niveau avec nous. Il y a quelques ajustements à faire avant d’aborder dans les meilleures conditions les JIOI», indique Rachel.
 
A la Réunion, l’objectif sera de monter sur le podium. «On y va pour décrocher une médaille. Comme tout sportif, je vise la médaille d’or. D’abord il faudra s’assurer d’être sur le podium et si l’opportunité se présente, on ne se fera pas prier pour décrocher la médaille d’or.»
 
Après l’échéance réunionnaise, Rachel s’attaquera à un autre défi : les compétitions qualificatives pour les Jeux olympiques de 2016 en beach volley. Associée à Nathalie Létendrie, elle avait obtenu sa qualification lors de la première phase qualificative fin janvier aux Seychelles. «Le chemin est encore long jusqu’aux JO mais on essaiera d’aller le plus loin possible. J’aimerais d’abord découvrir le niveau du beach en Afrique», confie Rachel.
 
La volleyeuse dit se laisser guider par sa passion pour le volley, se donne à fond pour gagner sa place. «Je suis une battante, je ne me laisse pas facilement impressionner. Je n’hésite pas à dire ce que je pense surtout quand quelque chose va mal.» Cela lui a valu le surnom de «Schtroumpf grognon». «Ce sobriquet m’a été donné par l’entraîneur et mes coéquipières au sein d’Azur. Mais depuis, je me suis quand même assagie», rigole-t-elle.
 
C’est l'envie et l'implication qui font que l'on atteint un objectif que l’on s’est fixé. Rachel Christine l’a bien compris. Le libero n’a qu’un rôle défensif ? Ce n’est pas grave, elle brillera dans l’ombre !
 

 
. Fiche signalétique
Nom : Christine
Prénom : Rachel
Age : 28 ans
Taille : 1m60
Poids : 50 kg
Poste : Libero
Clubs successifs : USBBRH, AS Belle-Etoile, Vallijee Citizens, Azur SC
Palmarès : Championne de Maurice en 2012 avec Azur SC
 

 
Le libero : un statut à part
 
Le libero est un poste défensif du volley-ball. Des règles particulières le concernant ont été introduites à la fin des années 1990. De par sa spécificité, le libero a un statut à part au sein d’une équipe de volley-ball. Pour être identifié, il doit porter un uniforme qui contraste avec ceux des autres membres de son équipe, titulaires ou remplaçants.
 
Cette fonction a été introduite dans le volley-ball moderne pour répondre à deux objectifs : soit renforcer le secteur défensif afin de favoriser les échanges longs et spectaculaires et ouvrir l’accès au jeu à de nombreux joueurs qui ont toutes les qualités techniques et dynamiques pour pratiquer ce sport mais qui étaient pénalisés par leur taille, petite ou moyenne. La fonction du libéro est totalement tournée vers la réception, la défense et la relance. Le secteur offensif lui est interdit, mais en contrepartie, il gagne une liberté d’intervention qui le distingue du rôle de remplaçant. Tactiquement, il entre sur le terrain pour optimiser le jeu défensif d’une équipe tout en permettant au titulaire remplacé de se concentrer sur son jeu d’attaque et de contre. Plus simplement, il entre aussi pour compenser une défaillance en réception/défense.