Elle a beau avoir sali l’image de Maurice avec ses allégations, Port-Louis veut quand même lui venir en aide. Des représentants du haut commissariat mauricien à Londres ont pris contact avec le Foreign and Commonwealth Office (FCO) pour qu’ils puissent rencontrer la collégienne Yashika Bageerathi, placée au centre de détention des services de l’immigration londoniens et menacée de déportation.

Âgée de 19 ans, celle-ci était entrée en Grande-Bretagne avec sa mère et son frère en 2011 munie d’un visa de touriste. Elle est présentement considérée comme une immigrée clandestine, mais veut coûte que coûte demeurer à Londres sous prétexte qu’un vendeur de drogue a menacé de la violer à Maurice et qu’il risque d’abuser d’elle si jamais elle est renvoyée au pays…

Les autorités britanniques n’ont évidemment pas pris son récit au sérieux et elle peut être déportée à tout moment, tout comme son frère et sa mère. Au vu du tollé soulevé par ses allégations, reprises par les principaux médias internationaux, Maurice veut obtenir de plus amples renseignements auprès de l’adolescente quant aux risques qu’elle dit encourir sur notre sol.

Un scénario digne d’Hollywood

En vertu des protocoles d’aide aux citoyens mauriciens à l’étranger, Port-Louis compte également demander à Yashika Bageerathi si elle a besoin d’une assistance financière.

En Grande-Bretagne, Lynne Dawnes, la rectrice du collège où étudie la jeune fille, est montée au créneau en demandant aux autorités de revoir la décision concernant une éventuelle déportation. Elle explique que Yashika est de loin sa meilleure élève et qu’elle va certainement obtenir une bourse dans l’une des meilleures universités anglaises.

Les camarades de Yashika Bageerathi et des milliers de personnes militent également pour qu’elle puisse rester en Grande-Bretagne. Mais, comme le souligne la chroniqueuse Diane Taylor dans le Guardian, il ne faut pas oublier les critères qui déterminent le droit d’asile.

Diane Taylor précise que si ce cas a retenu l’attention des médias, c’est certainement parce qu’il réunit tous les ingrédients d’un scénario digne d’Hollywood. Et rappelle que des milliers de personnes originaires de zones de conflit telles que le Sri Lanka et la République démocratique du Congo réclament le droit d’asile et que dans leur cas, l’utilisation de torture à grande échelle dans leurs pays n’a pas besoin d’être prouvée.