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Voyeurs

16 janvier 2014, 07:38

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Le débat sur la vie privée des hommes publics revient dans l’actualité. Il est déclenché, cette fois, par un événement fortement médiatisé en France. Cela fait suite à la publication de photos montrant le president français, François Hollande, se rendant chez une actrice avec qui il entretiendrait une liaison.

 

À Maurice, beaucoup d’entre nous ont été sensibles à l’affaire Hollande. L’on a suivi de près le débat autour du respect de la vie privée des personnages publics. Car, il y a un an, la même question avait été abordée chez nous sous ses aspects tant éthiques que légaux.

 

Il y a toutefois une différence fondamentale dans le contexte des événements qui avaient secoué Maurice au début de l’année dernière et celui qui entoure l’affaire Hollande aujourd’hui. En France, c’est un vulgaire acte de voyeurisme qui est à l’origine du scandale. Un photographe de presse s’est intéressé à la vie intime de son président. À Maurice, ce sont les liens présumés affairistes entre des dirigeants et leurs proches qui avaient suscité le débat.

 

La liaison prêtée à un dirigeant politique ne saurait constituer une information d’intérêt général. Ainsi, tout journaliste doit refuser de render publique ou de juger la vie privée des personnes. Les affaires privées se traitent en privé.

 

Le journaliste ne peut justifier une intrusion dans la vie privée d’une personnalité que s’il y a présomption d’actes illégaux ou de gaspillage de fonds publics. C’est quand une liaison avérée aboutit à un enrichissement illicite ou à des abus que la presse a le droit et le devoir d’enquêter.

 

L’affaire Hollande traite de l’infidélité conjugale. Aucune allegation de copinage et d’affairisme ayant pu profiter à quiconque n’a été portée. De ce fait, l’affaire ne peut intéresser que les moralisateurs et les voyeurs, pas les journalistes.