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La Jamaïque dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage

15 octobre 2013, 05:51

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La Jamaïque dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage

 

Stars des pistes d'athlétisme, les Jamaïquains sont dans le viseur de l'Agence mondiale antidopage (AMA). L'Agence veut y organiser rapidement une "visite extraordinaire", selon les mots de son directeur général David Howman à l'agence Associated Press.
 
Créée en 2008, l'Agence antidopage jamaïquaine (Jadco) est particulièrement sous le feu des accusations depuis les déclarations de son ancienne directrice, Renée Anne Shirley. Cette dernière avait expliqué en août qu'il n'y avait eu aucun contrôle hors compétition en Jamaïque dans les mois précédant les Jeux olympiques où les sprinteurs jamaïquains (hommes et femmes) avaient raflé tous les titres olympiques hormis le 200 mètres et le relais féminin.
 
"La Jamaïque fait partie de nos priorités. Elle figure sur notre radar", déclare David Howman. L'AMA a bien confirmé les propos fracassants de Renée Anne Shirley : "Il existe une période significative de quelques mois avant les JO sans contrôles effectués. Cela demande enquête." M. Howman a complété : "Il y a une période, pardonnez-moi si je n'ai pas le nombre de mois exact, mais peut-être cinq ou six mois au cours de la première partie de l'année 2012 où il n'y a pas eu de tests. Nous sommes évidemment inquiets à ce sujet." 
 
"UNE ENQUÊTE NÉCESSAIRE"
 
A décharge des Jamaïquains, il est utile de rappeler qu'en tant qu'athlètes d'élite, Usain Bolt et ses camarades les plus performants ont été testés par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Interrogé en septembre par Le Monde, le sextuple champion olympique et double recordman du monde du 100 mètre et du 200 mètres se défendait ainsi : "En tant qu'athlète de top niveau mondial, je suis particulièrement surveillé et je figure sur une liste spéciale. J'ai été testé par l'Agence mondiale antidopage, par l'IAAF et par la Jadco." 
 
Il n'en reste pas moins que les contrôles positifs se multiplient dans les rangs des Jamaïquains. Cette année, des champions tels qu'Asafa Powell, Sherone Simpson ou encore Veronica Campbell – qui n'a hérité que d'un avertissement de sa fédération pour un contrôle positif à un diurétique – ont été pris par la patrouille. Selon M. Howman, ces cas, tout comme la période trouble avant les JO, ont favorisé l'initiative de l'AMA.
 
BOLT PAS INQUIET
 
Il ne faut pas pour autant s'attendre à une collaboration enthousiaste de la Jadco, puisque cette dernière, par l'intermédiaire de son nouveau directeur, Herbert Elliott, a déjà fait savoir qu'elle ne pourrait pas accueillir la délégation de l'AMA avant la fin de l'année. "Nous ne sommes pas impressionnés. Quand on impose ce genre de délai, on doit avoir de bien meilleures excuses", a répliqué David Howman.
 
Il y a quelques semaines, l'AMA menaçait déjà de suspendre la Jamaïque des prochains Jeux, en 2016, à Rio, si la Jadco ne rectifiait pas le tir. Dans son entretien au Monde de septembre, Usain Bolt ne se montrait pas inquiet devant ce risque : "La situation va s'améliorer. La Jadco va avoir de meilleures installations. Et puis je ne peux pas me préoccuper de quelque chose sur quoi je n'ai pas de prise. Il faut juste s'asseoir et attendre."