Il nous aura habitués à un peu tout l?enfant de Trappes (une banlieue parisienne) depuis son début de carrière fulgurant, ses sautes d?humeur exaspérantes à ses choix toujours déroutants.

De ses premiers pas en tant que remplaçant sur le banc de touche du Paris SG ? où on l?avait notamment vu briller quelques minutes sur son aile gauche lors de la tournée du club de la capitale en décembre 1996 à l?île Maurice (PSG-Maurice 2-2), à sa renommée mondiale acquise avec Arsenal, le Real Madrid et l?équipe de France, Nicolas Anelka n?a jamais rien fait pour les autres.

Et il nous le prouve encore en allant s?enterrer en Turquie, au Fenerbahce plus précisément. Un club populaire et ambitieux sportivement, mais qui n?a tout de même pas le même standing que Galatasaraï.

Pourquoi un choix aussi désinvolte ? Un nouveau caprice du bad boy rappeur, dont la tête et le style ont toujours déchaîné la haine des tabloïds anglais ? Pas vraiment?

Disons que Nico était un peu au bout du rouleau à Manchester City, un club sympathique, où il règne une bonne ambiance, qui possède un bon public et un grand stade mais qui manque cruellement d?ambition pour viser plus que le milieu de tableau anglais.

Disons aussi qu?il n?avait guère le choix puisque un retour en France était compromis après n?avoir pu s?entendre avec l?OM et l?AS Monaco (qui lui a préféré Saviola). Pourtant, la blessure d?Henrik Larsson au FC Barcelone l?avait laissé miroiter un dernier mirage?

La piste Liverpool avait également été sérieusement évoquée, après la blessure de Djibril Cissé, sans oublier que Nicolas Anelka avait laissé de bons souvenirs à Anfield lors de son passage en prêt. Mais Rafael Benitez ayant penché pour son compatriote espagnol Fernando Morientes, Nico a sauté sur l?offre de Fenerbahce.

La raison de son choix et de son transfert, qui s?élève à 7,8 millions d?euros, semble être dictée par le fait de vouloir se relancer complètement dans un contexte différent et revenir enfin en équipe de France, comme il l?a souligné cette semaine.

Signer en Turquie c?est aussi redevenir une star adulée dans un pays fusionnel et passionné qui vibre comme un seul homme autour du football. Anelka a ainsi été acclamé à son arrivée à l?aéroport d?Istanbul par des milliers de fans scandant son nom.

Pour Murat Ozaydinli, membre de la direction du club turc, Anelka ne vient pas s?enterrer : « Nous croyons que Fenerbahçe a tourné une page historique dans son objectif, qui est de devenir un des meilleurs clubs du monde, a-t-il assuré. Nous continuerons à recruter des stars pour notre équipe. Fenerbahçe est devenu, comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou Milan, un des clubs préférés des grands joueurs. »

Même si cette déclaration fait plutôt rire, il ne fait pas de doute que l?ancien attaquant du Paris SG va certainement recevoir le même traitement qu?un certain Jay Jay Okocha, qui prenait des bains de foule dans une voiture décapotable après les victoires et les titres conquis par Fenerbahce. Les nouvelles aventures de Nico s?annoncent une fois encore épicées?