Dynamiser l?apprentissage. Surtout celui en entreprises. Indiren Vencatachellum, de l?université de Maurice, et Frédéric Romann, consultant français, proposent l?e-learning comme type de formation pour favoriser la compétitivité des entreprises mauriciennes. Car à l?issue d?une étude, ils ont constaté que la culture de l?apprentissage est pratiquement inexistante dans le pays.

Frédéric Romann et Indiren Vencatachellum ont présenté les conclusions de leur étude récemment au Mauritius Research Council. Ils partent du postulat que l?e-learning permet l?accès à un matériel pédagogique, n?importe où et à n?importe quel moment. Il permet également la mise en place de réseaux et de forums d?échanges entre formateurs et élèves. Selon Frédéric Romann et Indiren Vencatachellum, l?e-learning favorise la mutation d?un système d?apprentissage qui n?est plus focalisé sur le centre de formation mais plutôt sur la personne formée.

13 % d?entreprises utilisent l??e-learning?

L?étude insiste sur le fait que le marché de l?e-learning est passé de 2,1 milliards de dollars l?année dernière à 33,6 milliards de dollars cette année. Autrement dit, ce type de formation devrait attirer de plus en plus d?entreprises à travers le monde. Du moins, il attirera ces entreprises souhaitant améliorer les compétences de leurs employés.

Condition préalable au succès du système au sein d?une entreprise : un ancrage dans la culture de l?apprentissage. Celle-ci est notamment caractérisée par le leadership du management et par la place accordée aux ressources humaines et à la formation en entreprise. Autre facteur : l?importance accordée aux technologies de l?information. Or, selon les chercheurs, c?est cette culture de l?apprentissage qui fait le plus défaut dans le cas mauricien.

Dans leur étude, Indiren Vencatachellum et Frédéric Romann avancent que 62 % des entreprises interrogées savent ce qu?est l?e-learning. Mais 13 % seulement d?entre elles l?utilisent?

Plus généralement, l?étude insiste sur le fait que 90 % des entreprises considèrent la formation comme un investissement, 72 % effectuent des évaluations sur les besoins et 66 % affirment avoir un programme de formation annuel.

En revanche, seulement 16 % ont offert un programme de formation en informatique au personnel administratif (clerical staff ). De même, l?accès à l?informatique et à l?internet est meilleur pour le top management que pour les autres catégories. Ce qui constitue une barrière à la pénétration de l?e-learning.

De plus, l?étude révèle que si les employeurs prennent l?initiative pour proposer des programmes de formations, les employés, en revanche, sont peu enclins à le faire. L?employé ne prend pas en main sa formation et c?est que propose justement l?e-learning.

Indiren Vencatachellum et Frédéric Romann proposent donc de lancer une campagne nationale sur les avantages de l?e-learning de même qu?une véritable politique nationale allant dans ce sens. Leur but : une véritable démocratisation de la formation. Une révolution?