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Vu du balcon

24 septembre 2010, 07:41

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Quelques petits événements de cette semaine au gré d’une lecture de la presse pourraient jeter un éclairage particulier sur la société mauricienne.

Ainsi, Hossain Atchia – mais a-t-il seulement été membre du MMM ? – découvre que son co-candidat au N° 2, Reza Uteem, avait largement dépassé le seuil des dépenses électorales autorisé par la loi. Il parle de Rs 2 millions, cela après avoir procédé à un savant calcul du nombre de “bases” ou de quantité d’essence achetée pour mener campagne.

Conçoit-il seulement qu’il se désigne comme complice d’un délit commis alors même que ses propres sympathisants et ceux de ses adversaires se tapaient dessus pour le contrôle de ces mêmes bases ?

La veille, mardi, on apprend que Vasant Bunwaree a cédé devant les demandes pour les leçons particulières, puisque celles dispensées en Standard IV ne sont plus interdites dans les écoles primaires. Certains estimaient que les prises de position du ministre de tutelle contre les travers de notre système d’éducation relevaient d’un courage ministériel exemplaire face aux pressions des lobbies de profs donneurs de leçons. On finira par se dire qu’en fin de compte, c’était de l’inconscience qui aboutit à une pitoyable génuflexion devant l’aristocratie des voleurs d’âmes de nos enfants. Et dire que depuis des années, les simples citoyens s’engagent dans de virulentes polémiques à ce sujet.

Lundi, est publiée une belle photo de Ramgoolam, le chef de Bunwaree, et de Bérenger, leader de Uteem, se faisant des risettes dimanche devant la statue de SSR, avec comme proche témoin Xavier Duval.

Ce qui, selon un journaliste, avait poussé un dirigeant d’une association socioculturelle à se dire qu’il ne serait pas étonné si les deux hommes étaient à nouveau réunis pour les prochaines élections.

Cette détente n’a rien de surprenant, à vrai dire. On est entre personnes civilisées, pas entre batailleurs tentant de piquer la “base” de son adversaire en pleine campagne électorale.

Même si la veille encore, à sa conférence de presse hebdomadaire, Bérenger avait tenu Ramgoolam responsable de certains actes répréhensibles de, justement, quelques associations socioculturelles.

Samedi, Raouf Bundhun, proche de Bérenger et de Ramgoolam, révèle, dans son livre, son étonnement du fait que les élections à Maurice reposent sur le communalisme. Pfff…

C’est dans de tels moments qu’on se dit que, finalement, Maurice n’est qu’un vaste théâtre où nous, pauvres guignols, au parterre, nous nous tapons dessus.

Pour le plaisir de deux dirigeants politiques qui, du haut de leur balcon, nous regardent avec cynisme.

Souvenons-nous de Statler et de Waldorf, les deux vieux grincheux moqueurs du Muppet Show.