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Votes imbéciles…

26 avril 2012, 07:44

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Les observateurs n’en reviennent pas que les politiques puissent adorer ce qu’ils brûlaient la veille. Et inversement.

Le pire, peut-être, c’est de voir les sympathisants des formations politiques accepter sans rechigner les mots d’ordre de leurs leaders.

C’est ainsi que le 14 avril dernier, plus de 95 % des délégués du MMM ont voté massivement, selon le souhait de leur leader, en faveur d’une nouvelle alliance avec le MSM.

Il faut préciser, en effet, que la veille, le leader mauve, s’adressant à son comité central, avait évoqué « un devoir moral envers sir Anerood Jugnauth » leur demandant de s’assurer que cette fameuse Assemblée de délégués ratifie le remake de 2000.

Du chantage pur et simple. Auquel les délégués MMM ont cédé.
Cela craint.

A-t-on donc perdu tout sens critique ? Toute retenue ? Est-on donc prêt à tout accepter ?

Cela pour les militants mauves.

Le drame, c’est qu’à cause des acrobaties des responsables des formations, les citoyens finissent par ne plus s’intéresser à la politique ou alors par trouver normale n’importe quelle contorsion ou encore voter pour n’importe quelle alliance absurde.

Une désaffection pour les partis mainstream, ce qui, souvent, fait le lit de l’extrême droite.

Et là on pense aux présidentielles françaises.

Nicolas Sarkozy a dit après le premier tour avoir entendu le « vote de souffrance » des électeurs du Front national.

Pour ne pas être en reste, François Hollande évoque les « colères » de cet électorat.

En tout cas, ce n’est pas au moment des élections qu’il faut être sensible à ces souffrances et ces colères mais quand on gouverne. Parmi les supporters de Le Pen, ce sont très souvent des gens simples qui cèdent au discours fasciste et qui sont prêts à tout accepter.

Evidemment, il y a aussi les cas pathologiques : les racistes, les communalistes ou les castéistes de tout poil.

Nous avons la chance à Maurice que nos concitoyens en colère ou dans la souffrance n’aient pas encore succombé pas à leurs plus bas instincts.

Il y a toutefois un lien, déconcertant, entre Maurice et les élections en France. Que les citoyens français vivant à Maurice votent majoritairement à droite ne pose aucun problème ; c’est leur choix.

Mais un aspect du vote des Français à Maurice relève de l’absurde : le fait que 7,44 pour cent des 3 254 électeurs ayant voté dimanche dernier, soit 242 personnes — A MAURICE ! — aient choisi Le Pen et ses thèses qui vont à l’encontre du fondement même de la nation mauricienne. Comment font-ils donc pour coexister avec ce peuple de descendants d’immigrés qui vivent dans l’acceptation de la différence de l’autre ?

Toutefois, nous avons d’autres manières que Sarkozy, Le Pen et autres. On ne dira jamais à ces 242 individus : mon pays, on l’aime ou on le quitte…