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VIH/sida: Ma part de vérité!

19 mai 2009, 07:37

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Le VIH/sida est une maladie dont une partie conséquente de la population mauricienne commence à peine à en admettre l’existence. Pourtant, plus de 3 000 mauriciens vivent avec ce virus. Ce nombre correspond uniquement aux cas identifiés jusqu’à présent.

Cette année, le 26ème AIDS International Candlelight Memorial, célébré le 17 mai, a pour thème «Ensemble, nous sommes la solution». Plus de 20 groupes et associations se sont mobilisés, à travers le pays, pour marquer cet évènement. Dans la nuit du 17 mai, entre autres activités, vers 19h, ils ont allumé des bougies en hommage aux personnes décédées des conséquences du sida et à celles qui soutiennent ceux vivant avec cette maladie.

Toutefois, une grande partie de la population mauricienne, malgré la régularité des campagnes de sensibilisation, est déconnectée des problèmes de ceux souffrant du VIH/sida. Elle ne se sent pas concernée. Pour elle, cela n’arrive qu’aux autres. Et ces autres, à ses yeux, méritent leur maladie. Ce ne sont que des toxicomanes, des prisonniers, des prostituées…

Certes, la majorité des séropositifs le sont. Mais peu importe comment ils ont contracté le VIH/sida, ce sont toujours des êtres humains. Il suffit d’écouter les témoignages des membres de Vivre + pour avoir une notion de leur mal-être. Comme celui de cette dame qui raconte comment elle a «hérité» du VIH/sida de son époux, qui est consommateur de drogue par intraveineuse.

L’a-t-elle cherché, le sida? L’enfant qui naît porteur du VIH/sida, l’a-t-il demandé? D’ailleurs, peu importe la maladie, qui mérite d’en souffrir?

La stigmatisation a pour origine le manque d’information et la peur. La peur est le pire des deux. Nous n’avons qu’une seule vie et malgré les périodes difficiles, nous y tenons. Auparavant, quand il n’existait pas de traitements efficaces, les gens mouraient du VIH/sida. Aujourd’hui, si traité à temps et quotidiennement, le séropositif peut vivre vieux.

A force de rencontrer des personnes souffrant de VIH/sida, j’apprends à surmonter ma peur. Maintenant, je leur fais la bise, je leur serre la main, il y a bien d’autres petits gestes symboliques qu’il me faudra faire avant d’être plus à l’aise, mais je progresse. Peut-être que vous pourriez, vous aussi, essayer…

Parce que le VIH/sida est une maladie qui se transmet par le sang ou par voie sexuelle. L’utilisation de préservatifs et de seringues stériles sont les mesures de précaution à prendre pour l’éviter. Faire un câlin à un séropositif ou boire dans son verre ne donne pas le VIH/sida. 

A PILS vers 19h, le 17 mai, plusieurs personnes, à l’allumage des bougies, ont rendu hommage à celles décédées du VIH/sida, qui les ont marquées.

Cela pouvait être un ami, un frère, un mari, une connaissance… Cela aurait pu être moi ou toi ou vous. Il  ne faut pas oublier que l’on peut vivre avec le VIH/sida pendant une dizaine d’années avant que les symptômes ne se manifestent. Sans être déclaré négatif suite à des tests de dépistage ponctuels, il se pourrait qu’on vive actuellement avec le virus sans en être conscient…

A Maurice, le fait de détenir un diplôme est synonyme d’éducation. Posséder la dernière technologie démontre que l’on est sophistiqué. Si ce sont cela nos indicateurs d’évolution, nous n’avons rien compris, à bientôt dix ans après l’an 2000.

L’évolution, selon moi, se mesure surtout en ouverture d’esprit, en tolérance et en empathie. En attendant un vaccin contre le VIH/sida et par respect pour ceux qui l’ont combattu jusqu’à leur dernier souffle et ceux qui luttent encore, agissons différemment et changeons notre regard.

Ensemble, nous sommes la solution.