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Vieille histoire

8 octobre 2010, 07:50

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Une vieille histoire d’il y a une trentaine d’années.

Beaucoup de ceux qui abordaient à cette époque l’âge adulte ont dû avoir oublié le désespoir qui les étreignait alors…

L’avenir leur semblait alors irrémédiablement bouché. C’était l’époque où on parlait du fameux backing ministériel indispensable pour obtenir un job ; les ministres, justement, passaient leur temps à voyager, pour des missions qui ne rapportaient pas un rond au pays.

Il y en avait même un qui à la télévision exhortait, au retour d’une voyage, la population à consommer local, tout en tirant sur sa cigarette – c’était permis à l’époque – d’une marque américaine. Il ne s’en rendait même pas compte, tellement ses collègues et lui étaient imbus de leur importance…

Une année – 1980 ou 1981 – le Premier ministre, lui-même, passa peut-être une quinzaine de semaines au pays. Et à chacun de ses retours, la MBC interrompait ses émissions pour imposer ses déclarations à la population.

C’est aussi vers cette époque qu’il avait plu sans arrêt pendant des mois, au point où les routes étaient complètement défoncées. Maurice faisait penser à Haïti tel que ce pays est représenté dans le film de Peter Glenville Les Comédiens, avec Richard Burton et Elizabeth Taylor, d’après le roman de Graham Greene.

Donc une immense désespérance qu’aucun manuel d’Histoire ne racontera.
En 1982, ce désespoir se transforma en un immense désir de changer le cours des choses. C’était une révolution pacifique qu’étouffèrent bien vite les privilégiés qui avaient eu peur de voir disparaître leur monde feutré.

Qui saura quelles trahisons, quels marchandages se firent sur le dos de ceux qui espéraient voir apparaître une nouvelle Ile Maurice ? Quels mensonges leur débita-t-on ?

Ce fut l’ère du cynisme et des affairistes qui débuta. Et aussi du Brown Sugar, peu après l’épisode de sang de caméléon que s’injectaient dans les veines ceux qui voulaient oublier leur misère.

Pour accélérer l’oubli de choses importantes, on commença à utiliser l’expression “Père de la Nation”.

L’Histoire ne retiendra bien sûr pas la profonde détresse de cette époque.
Mais ils ne peuvent nous contraindre d’écouter les histoires à dormir debout des travaillistes.

C’est Hitler qui écrivait dans Mein Kampf : «Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété  dix mille fois il devient une vérité»