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Une nouvelle dynamique

13 septembre 2011, 07:43

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Le sentiment d’impuissance des dirigeants du pays pousse à une réaction de la rue. «Wanted 15 000 youngsters to save our future» est une déclinaison de cette réaction. Il est difficile d’expliquer autrement ce mouvement. Mené essentiellement par des jeunes et quelques professionnels, il coupe à travers les tranches d’âge et les questions d’appartenance ethnique. C’est de l’indignation qui s’est exprimée dans les rues de la capitale samedi dernier.

L’incapacité de nos dirigeants, qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques, à résoudre les problèmes qui relèvent de leurs secteurs incite de plus en plus de jeunes à désirer un réel changement. Aujourd’hui, nos décideurs témoignent tous d’une grande faiblesse devant les «crises» et d’une plus grande frilosité encore à procéder à des réformes en profondeur. Dès lors, la société mauricienne reste figée sur elle-même. Les horizons sont bouchés. La jeunesse est inquiète pour son avenir. La désespérance s’est installée.

Face à une telle situation, on a assisté à la montée de toutes sortes de populismes. Politique, avec des personnes comme Cehl Meeah ou encore Jocelyn Grégoire. Socioreligieux, à travers des mouvements comme la VOH ou encore Zamzam. C’est la raison pour laquelle un mouvement tel «Wanted» doit être encouragé. Mais, il ne peut se limiter à des manifestations ponctuelles. Les défis sont plus grands.

D’abord, il faut savoir que les tenants de l’ordre établi vont tenter de minimiser la portée du mouvement. On essaiera de relativiser le soutien qu’il obtient. On déconstruira son discours. On trouvera que ses revendications n’ont rien de neuf et qu’il finira par s’essouffler avec le temps. D’où l’importance d’une nouvelle dynamique. Les idées qui jailliront de ce mouvement doivent véritablement être originales et nouvelles. Combattre la pauvreté est désormais quelque chose de galvaudé. Il s’agit de savoir de quelle manière on peut changer la société pour faire reculer la misère. Il en est ainsi pour toutes les thématiques évoquées par «Wanted».

Il y a longtemps déjà que nos décideurs ont renoncé à «changer la vie». On nous dira que le contexte n’est plus le même. Que la qualité de notre vie s’est améliorée. Pourtant, il est encore possible de changer la vie, de changer la société. Le sentiment d’impuissance doit céder la place à un déluge d’indignation. Celui d’anxiété doit faire de la place à une vitalité d’engagement. Il faut aussi viser tous ces jeunes qui sont toujours embrigadés dans des réflexes conservateurs. Ces jeunes qui reproduisent les mêmes préjugés que leurs aînés. L’île Maurice n’est définitivement pas condamnée à vivre dans la médiocrité.