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Un peu de sérieux

14 septembre 2011, 09:28

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Après les pitreries lamentables de notre personnel politique, c’est au tour des dirigeants syndicaux de se joindre à la farce.

Certes, on avait l’habitude du cirque médiatique qu’animent, chaque année, les syndicalistes à l’occasion des négociations tripartites. Ceux-ci font feu de tout bois : une fois, c’est une question de représentativité, pourquoi celui-là a été invité ou pas. Une autre fois, ils insistent pour que ce soit le ministre des Finances, et pas un autre, qui préside le comité tripartite.

On a tous en mémoire le mélodrame joué par les syndicalistes lorsque Sushil Kushiram anima les tripartites à la place de Paul Bérenger, qui fut traité cavalièrement par Jack Bizlall une année plus tôt au cours de ces mêmes tripartites. On vous épargnera aussi les savants calculs de la classe syndicale qui mélangent allègrement les torchons et les serviettes, en se basant sur les
dépenses minimales d’un ménage calculé par le «Central Statistical Office» (CSO) dans le cadre de son «multipurpose household survey» ; et à partir duquel les syndicats arrivent à des chiffres surréalistes sur ce que devrait être la compensation salariale.

Il y a quelques jours, les syndicalistes avaient claqué la porte du comité tripartite, sous prétexte qu’un journal avait osé avancer un chiffre quant au taux de la compensation salariale. La belle affaire ! Cela s’est déjà fait dans le passé et c’est un risque que prend le journal s’il se trompe. On peut arriver à un chiffre en estimant le taux d’infl ation pour l’année 2011. Il suffit ensuite de prendre en considération à qui le gouvernement avait accordé une «full compensation» (compensation équivalente au taux d’inflation) l’année dernière.

Attention, le piège c’est que chaque année, le gouvernement fait un effort pour augmenter le salaire de base qui aura droit à cette «full compensation». Par exemple, si l’année dernière, le salaire de base ayant droit à une compensation intégrale était de Rs 3 500, cette année, la «full compensation» peut être appliquée à partir de Rs 4 000. Ce petit geste du gouvernement est sans doute symbolique, pour montrer et sa bonne volonté et qu’il évolue sur ses positions.

Cette fois, le mouvement syndical dit qu’il ne participera pas au comité tripartite tant que le gouvernement n’acceptera pas de discuter du salaire minimal. Maintenant, il vient dire qu’il ne participera pas tant que le ministre des Finances n’aura pas formellement démenti les prévisions du journal concernant la compensation salariale. Plus grotesque que cela, tu meurs !

Légalement et historiquement, le comité tripartite a pour mission de négocier le taux de compensation salariale. Point barre. Il s’agit de permettre aux salariés de rattraper le pouvoir d’achat perdu au cours de l’année écoulée à cause de l’infl ation. A bien y réfléchir, on n’aurait même pas besoin des syndicalistes pour cet exercice. Ce devrait être un processus administratif automatique.

Il suffit que le CSO proclame le taux d’infl ation et le gouvernement n’aurait qu’à se baser dessus pour imposer un taux de compensation salariale en faisant des ajustements appropriés basés sur l’environnement macro-économique.