Publicité

Trou noir

5 juillet 2010, 08:34

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La STC s’enfonce dans la confusion totale sur le dossier des carburants. Des engagements de transparence ne sont pas honorés. Des initiatives sont prises en contradiction avec les propos offi ciels. Le ministre de tutelle perd sa crédibilité tant il commet des zigzags. Quant au comité APM, il est plus obscur que jamais.

C’est donc l’APM, un mécanisme théoriquement «transparent et automatique» qui a décidé, lors de sa réunion du vendredi 3 juillet, de décréter une baisse des prix de l’essence et du diesel. Mais quel habile tour de passepasse le comité a-t-il fait pour éviter aux automobilistes la hausse qui était programmée ?

Le directeur de la STC, puis le ministre de tutelle, devaient, chacun à son tour, annoncer une hausse pour juillet. Le ministre, Showkutally Soodhun, déclarait le 15 juin dernier, au Parlement : «The retail price for June works out at Rs 54.3758 per litre (or 26.02 %) but has been limited to 7.42 % or Rs 46.35 per litre and the difference of Rs 6.9790 exclusive of VAT carried forward.» Les usagers étaient prévenus.

Ils s’étaient préparés à payer le reliquat annoncé par le ministre. Or, c’est une baisse qui est intervenue ! Les variables mathématiques de l’équation qui permettent de calculer le prix de l’essence indiquaient une hausse. Pourtant, l’APM a produit un résultat contraire.

Il y a donc un mystérieux facteur qui a agi en faveur des usagers lors de l’exercice de vendredi soir… Maintenant, si aux cours actuels du baril, du dollar et du fret, l’essence peut se vendre à moins de Rs 43 le litre, pourquoi ce produit se vendait-il plus cher alors que des conditions plus
favorables existaient sur le marché mondial ?

Ce n’est pas la seule question qui taraude les esprits. Il est également diffi cile de concilier les propos tenus par le ministre Soodhun sur notre approvisionnement en produits pétroliers et le contrat signé avec Mangalore la semaine dernière. Le 15 juin, au Parlement, Showkutally Soodhun déclare que la STC demandera un devis auprès des compagnies exportatrices de produits pétroliers et que le choix fi nal se fera en comparant leurs propositions.

Le 15 juin, la STC attendait donc encore les devis. Elle a eu, depuis, le temps de recevoir et d’examiner les devis. Mangalore ayant été retenue, la STC a alors donné son accord pour la signature du contrat. Et dès le 1er juillet, le contrat est déjà paraphé à New Delhi en présence du directeur général de Mangalore, U.K Basu et du ministre indien du Pétrole, Murli Deora.

A la fois dans ses statistiques et dans ses procédures, la STC se trouve plongée dans un trou noir.


 

Raj MEETARBHAN