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Trois voeux…

2 janvier 2011, 09:31

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

« Aucun journaliste ne sait plus ce qu’est une bonne nouvelle. »

Le Dalaï Lama

Le sage tibétain sait de quoi il parle. A Maurice et ailleurs, les journalistes ont comme intériorisé le fait qu’il faut parler de ce qui fâche, des drames et des querelles pour captiver l’attention du lecteur ou de l’auditeur. Et ainsi s’en assurer la fi délité. En 2010, la presse a contribué dans une certaine mesure à installer un climat anxiogène dans le pays. Politique, économie, société, fait divers… pas une seule de ces thématiques n’a échappé à des unes catastrophistes durant l’année passée.

Dans ce numéro, l’express-dimanche prend le parti de positiver. Il a ainsi été conçu avec une idée maîtresse : donner aux lecteurs la possibilité de voir ce qui se passe et se passera de positif dans le pays. En effet, la presse montre facilement du doigt les autres. En occultant parfois ses propres responsabilités. Environ 8 Mauriciens sur 10 lisent un hebdomadaire. Les journaux contribuent donc directement à la manière dont les Mauriciens appréhendent l’actualité. Aussi, durant une année 2011 qui s’annonce difficile aussi bien sur le plan économique que social, débuter…et continuer dans le positif, à chaque fois que cela est possible, n’est pas une si mauvaise idée.

« L’écologie est aussi et surtout un problème culturel. »

Nicolas Hulot

Tout est lié. Les sécheresses, les températures anormalement élevées, les cyclones qui « demain » frapperont plus fort les côtes du pays. Tous les nouveaux problèmes que nous connaissons découlent du changement climatique. Pourtant, ceux qui sont en mesure de freiner la course folle vers la catastrophe ne le font pas. Les citoyens rechignent toujours à adopter des gestes éco-responsables.

L’édition de vendredi de l’express nous apprend que seul 1 % des Mauriciens trie ses déchets. Une statistique avancée par un responsable de la dynamique ONG Mission Verte. Le projet Maurice Ile Durable lancé en 2007 se voulait le moteur d’un changement sociétal.

D’une prise de conscience écologique. Ni l’un ni l’autre ne s’est produit. Certes le gouvernement a sa part de responsabilité dans cet échec. Mais quand par un temps de sécheresse, on voit des Mauriciens laver leurs voitures à coups de Karcher, l’on se dit que la conscience écologique collective n’est en rien vivante à Maurice.

Espérons donc que 2011 sera l’année durant laquelle la révolution verte se mettra en marche dans le pays.

« La démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu’au plus fort. »

Gandhi

Le Mahatma serait-il satisfait de ce qui a existé à Maurice en 2010 ? Certainement pas. Car il n’aurait probablement pas compris pourquoi Sandhya Boygah a été révoquée de la présidence du conseil des districts du Nord. Tout comme il aurait trouvé inconcevable qu’une Equal Opportunity Act existe mais qu’elle demeure inapplicable des années après son vote au

Parlement. La question de fond, finalement, n’est pas celle des opportunités mais plutôt de la transparence.

Pour 2011, il nous faut donc souhaiter que les citoyens sachent enfin de qui les partis politiques reçoivent leur argent. Et surtout comment ils le dépensent. Il nous faut également espérer avoir affaire à une administration publique qui aura enfin découvert les vertus de la transparence.

Afin d’expliquer aussi bien comment et pourquoi elle recrute telle personne tout en justifiant l’octroi de tel ou tel important contrat à une entreprise plutôt qu’à une autre.

Tous ces changements passent par une évolution dans le mode de pensée de notre classe dirigeante et du Premier ministre lui-même. Souhaitons-lui qu’en 2011, il se voit moins en « l’homme qui contrôle tout » et davantage « en l’homme qui doit rendre des comptes aux citoyens ».