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Tous pourris ?

9 septembre 2011, 08:26

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Rendons à Bérenger ce qui lui appartient.

Il avait annoncé qu’il était contraint, par la loi, de révéler aux enquêteurs de l’ICAC les sources qui l’ont conduit à alléguer que Ramgoolam serait impliqué dans l’affaire MedPoint. Il a tenu parole.

L’ancien Permanent Secretary du ministère de la Santé, Om Kumar Dabidin, à l’ICAC, le lundi 5 septembre, a refusé, lui, de révéler l’identité de celui qui lui a donné des directives.

Sans suite.

Pourtant, Bérenger disait qu’il y avait la loi…

Du respect des institutions et de la capacité des institutions à se faire respecter…

Le 17 juin dernier, il était rappelé ici même qu’en Grande-Bretagne, « an authority, a body, a force cannot be libelled », et que la force policière, le corps médical du service public, l’ensemble des hommes de loi ou encore le corps journalistique n’ont aucun locus standi pour engager des poursuites pour diffamation.

Il faudrait se demander comment une organisation peut s’estimer diffamée. Rappelant qu’en droit anglais, il est interdit aux organismes de réclamer des réparations pour diffamation.

En effet, la Chambre des Lords a fait ressortir dans l’affaire Derbyshire CC v Times Newspapers Ltd, en 1993, qu’une administration locale ne doit pas être habilitée à engager des poursuites en diffamation. La logique des Lords étant ainsi formulée : « It is of the highest public importance that a democratically elected governmental body, or indeed any governmental body, should be open to uninhibited public criticism. »

Uninhibited public criticism !

A moins évidemment qu’on veuille une société de la peur…

Cette notion légale sur laquelle reposent le système démocratique et la liberté d’expression n’est pas exclusivement l’apanage du système britannique.

La Cour suprême indienne a récemment décrété que le gouvernement, les administrations locales de même que les diverses institutions exerçant une forme de pouvoir ne sont pas habilités à poursuivre pour diffamation.

La liberté d’expression a son corollaire : le droit à l’information. Et, ceci, les gouvernements vraiment respectueux de la démocratie le savent.

Le nombre de personnages véreux se faisant épingler en Inde est d’ailleurs effarant, malgré les campagnes de l’agitateur d’extrême-droite Anna Hazare. On peut supposer qu’ils ne sont ni plus, ni moins pourris qu’ici.

Ici, Ramgoolam s’est plu à rappeler à Guimbeau le 12 avril dernier, qu’aucune mention n’est faite d’un Freedom of Information Act dans le programme gouvernemental pour la période 2010-2015. Certes…

C’est ainsi que continuera à régner l’opacité des transactions engageant les finances publiques. Notre argent.