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Taking us for a ride ?

3 février 2012, 08:20

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Le combat de Rezistans ek Alternativ contre la déclaration ethnique des candidats est très louable. Tous les citoyens responsables en conviennent.
Même les politiciens les plus roublards ne trouvent rien à redire, du moment qu’ils peuvent utiliser ce combat pour mettre au point une image impeccable d’eux-mêmes pour la consommation publique.

Par contre, la question du Best Loser System permet de construire pour l’avenir. Et plus les débats s’enlisent, mieux c’est pour ceux qui veulent participer à la grande représentation politique.

A cet égard, le raisonnement le plus bizarre, un pur exemple de sophisme, peut probablement être attribué Aadil Ameer Meea. Voilà un jeune député, à qui l’on prête volontiers des velléités progressistes et que l’on avait tendance à associer à Kee Chong Li Kwong Wing ou à Satish Boolell, pour leur capacité à ne pas s’embarrasser de la langue de bois.

Pour le député mauve de Plaine-Verte, le pays, après avoir utilisé un même système électoral pendant 40 ans — donc avec le Best Loser — « doit chercher à se renouveler » — évidemment avec le BLS !

Qui, pour lui, « a apporté une certaine cohésion sociale en assurant la représentativité des minorités au Parlement ». Pfffffff… Vraiment difficile de prendre ses distances de ce que dit Bérenger, quitte à perdre son âme.

Même s’il fait semblant de prendre à contre-pied son leader : « Je ne crois pas dans l’adage qui veut que le BLS mourra de sa belle mort à la longue, parce que nous ne connaissons pas l’issue des élections futures. »

Avec l’imminence des élections municipales et la nécessité de récupérer un électorat naguère acquis à la bannière mauve, Paul Bérenger se donne à cœur joie de remuer les sentiments d’insécurité, fondés ou non, des « minorités ».

Du coup, il oublie cette image qu’il voulait donner de lui-même le samedi 1er octobre 2011 quand il promettait de « secouer la baraque ». Ce jour-là, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, il indiquait que samedi après samedi, il procéderait à « une dénonciation en règle des scandales qui conduisent Maurice dans une situation de pourriture généralisée ».

Représentation, disons-nous plus haut. Il s’agit surtout de s’assurer que rien ne vienne bouleverser l’ordre et l’équilibre d’un système politique qui permet de faire de grands discours creux et de continuer tranquillement à mener une riche carrière politique.

Un système qui permet aux élus des grandes formations politiques de faire la pluie et le beau temps.

Yusuf Mohamed, qui laisse sa longue carrière derrière lui, peut se passer de la langue de bois et dire crûment, dans l’édition du 29 janvier de l’express-dimanche, à quoi sert d’être un élu : « La représentation à l’assemblée, c’est quoi ? Des patentes de taxi, des licences commerciales, des emplois. Tout se joue là. L’Equal Opportunities Act, c’est du vent. »