Publicité

Structure archaïque

6 mai 2011, 08:07

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Deux événements récents méritent que l’on y revienne.

D’abord, l’affaire Aurore Perraud très largement suivie par les lecteurs de lexpress.mu à la suite du blog de Finlay Salesse la semaine dernière, avec pratiquement une centaine de commentaires. Et encore, bon nombre ont été rejetés après modération, pour réactions racistes à un acte apparenté justement au racisme.

La presse en ligne et les réseaux sociaux, avec la possibilité pour les citoyens de réagir, agissent comme une catharsis sociale, leur permettant d’évacuer la tension née d’un vivre-ensemble que les responsables politiques rendent très difficile.

Et Aurore Perraud dans tout cela ? Elle a dû se rendre compte que ses états d’âme n’ont absolument aucune espèce d’importance pour ses collègues députés ou de parti. L’avenir de l’Alliance compte bien plus pour eux qu’une simple attitude de mépris.

L’autre événement, c’est le discours de Vacoas du 1er mai. Cette ville a été le témoin d’une farce incroyable qui fait honte à notre démocratie, qui pousse à se demander pourquoi l’alliance gouvernementale arrive quand même à mobiliser ses partisans.

Les attaques contre la presse et la recherche de boucs-émissaires sont bien ancrées depuis longtemps dans la structure mentale de Ramgoolam. Ce qui retient aussi l’attention, sans être une nouveauté, c’est cette constante qui consiste à puiser dans le vivier du MMM, né sans doute d’un esprit avec des vestiges staliniens.

Il y a quelques années, Navin Ramgoolam s’est amusé à faire retourner leur veste à certains mauves. Dimanche dernier, c’était la référence à Frantz Fanon.

Au moment de la création du MMM, l’auteur des Damnés de la terre et de Peau noire, masques blancs constituait la référence absolue des tiers-mondistes, ce qui était bien loin des préoccupations du Parti travailliste. Et ce sont à des notions issues de cette époque, alors que les traces du colonialisme et de ses dérives marquaient encore les esprits, qu’a recours le Premier ministre pour instiller davantage le racisme dans l’imaginaire des Mauriciens.

Depuis, le monde n’est plus en noir et blanc.

Barack Obama est président aux USA et un autre métis, Seretse Ian Khama, est président du Botswana.

Critiquer Paul Bérenger sur la base de ses choix politiques, c’est une chose raisonnable et acceptable. Mais s’en prendre à lui de cette façon, en faisant appel à des archaïsmes, relève d’un problème que le psychiatre social aurait trouvé intéressant.

Fanon a écrit  : «Le racisme n’est pas un tout mais l’élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d’une structure donnée

La structure donnée, ici, étant le fonctionnement politique dont ont été victimes Aurore Perraud et Paul Bérenger cette semaine.