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Soyons des agents du changement !

6 mars 2014, 08:32

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Elles étaient 653 549 en 2012 – la publication des chiffres officiels pour 2013 ayant été renvoyée  au 11 mars prochain nous avons dû nous rabattre sur les statistiques de 2012 – sur une population de 1,293 million d’habitants, soit un nombre supérieur aux hommes. Leur taux de réussite aux examens du Higher School Certificate dépasse régulièrement celui des garçons. L’année dernière, par exemple, ce taux a été de l’ordre de 80,80 % contre 73,93 % aux garçons. Pourtant, elles sont les plus mal loties de notre société. Nous parlons, bien évidemment, des femmes. Il n’y a qu’à voir le taux de chômage féminin pour s’en rendre compte. Celui-ci a évolué entre 12 et 16 % durant la dernière décennie. Et pour couronner le tout, le nombre de femmes à des postes de responsabilités est à des niveaux tristement bas. Un chiffre de 3 % a d’ailleurs été avancé pour quantifier le nombre de femmes occupant des postes à hautes responsabilités.

 

Une bien triste réalité que nous renvoie notre société patriarcale. Cela alors que le nombre de Mauriciennes qui se retrouvent sur le marché de l’emploi chaque année n’a cessé d’augmenter. Le chiffre est passé de 158 900 en 2004 à 192 400 en 2012. Bien qu’elles viennent grossir les rangs des demandeurs d’emplois au même titre que les hommes, très souvent les femmes se retrouvent à des postes moins rémunérateurs lorsqu’elles ne sont pas en train de se battre pour briser le plafond de verre. Certaines organisations y voient même une corrélation entre cette situation et la féminisation de la pauvreté.

 

Ouvrir les portes vers le sommet de la pyramide – dans certains cas, tout simplement celles du marché du travail à la femme –, c’est reconnaître la contribution de la gent féminine au développement du pays en 46 ans d’indépendance. Il faut le dire, la femme mauricienne a grandement participé à la création de la richesse dans ce pays. D’abord, en tant qu’employée des champs de canne à sucre lorsque le pays ne dépendait que de ses exportations sucrières et ensuite comme ouvrière d’usine alors que l’île embrassait la voie de la diversification avec la création de la zone franche. Deux secteurs clefs qui ont grandement bénéficié de la main-d’œuvre féminine.

 

Aujourd’hui, alors que le pays se prépare à passer à une étape supérieure de son développement, la femme sera une nouvelle fois aux côtés de l’homme au cœur de cette transition économique. Une mixité qui est déjà en marche dans le service public. Souvent critiqué pour des raisons diverses dans ce domaine, la fonction publique n’a, toutefois, aucune leçon à recevoir du secteur privé. Bien au contraire, le service civil montre la voie s’agissant de la nomination des femmes à de hautes fonctions. C’est ainsi que nous pouvons observer dans divers secteurs d’activités des femmes à des postes très importants. Ce qui n’est, malheureusement, pas très souvent le cas dans le privé où le phénomène de plafond de verre continue de freiner la progression des femmes.

 

Malgré les obstacles qu’elle rencontre au quotidien, la femme mauricienne continue d’être une battante. La preuve ayant été faite par le nombre d’entreprises  – bien que souvent petites et moyennes – qui sont dirigées par des femmes. à ce titre, les regroupements de femmes entrepreneurs estiment à 43 % la contribution de l’entrepreneure au produit intérieur brut.

 

Réduire les inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail peut, selon le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, avoir des effets positifs notables sur le développement. Sommes-nous prêts à nous affranchir de nos préjugés et prendre le pari tout en offrant également à la femme la place qu’elle est en droit d’attendre dans le processus de prise de décision ? C’est la question que nous devons nous poser en ce jour de la célébration de la Journée internationale de la femme.

 

à ces milliers de Mauriciennes qui ont choisi la voie de l’autonomisation malgré les difficultés mais aussi à celles qui luttent constamment pour une meilleure situation que ce soit dans le monde du travail ou dans la vie en général, Business Magazine leur assure son soutien.