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Semi-démocrate
Le gouvernement n’est pas très regardant sur la qualité des dirigeants étrangers qu’il invite. Ainsi, après le Congolais Sassou-Nguesso en juillet 2011 et le Gabonais Ali Bongo Ondimba en octobre dernier, Maurice accueillera un autre visiteur étranger qui possède un bilan désastreux en matière de démocratie. Il s’agit de Najib Razak, Premier ministre de Malaisie. Celui-ci effectuera une visite d’État du 11 au 13 mars en tant qu’invité d’honneur à la Fête nationale.
Najib Razak, fils d’Abdul Razak Hussein, lui-même Premier ministre dans les années 1970, est décrit par les grands médias internationaux comme un dirigeant autoritaire qui viole allègrement les principes de démocratie. Même son élection est entachée de soupçons de fraudes.
Au lendemain de sa reconduction au pouvoir, en mai dernier, «Le Monde Diplomatique» dénonçait le tripatouillage électoral qui l’a porté au pouvoir : «Le système semi-démocratique qui prévaut avantage la machinerie gouvernementale, la presse est aux ordres, le découpage électoral profite à la coalition gouvernementale…»
De même «The Economist» considère que c’est un redécoupage insidieux qui a permis au parti de Najib Razak de remporter une victoire en termes de sièges aux législatives de mai alors qu’il est minoritaire dans le pays. «Gerrymandered constituencies meant that with less than 47% of the popular vote, its worst-ever electoral performance, it still won 60% of the 222 parliamentary seats». La prestigieuse publication britannique avait également exprimé des craintes sur «a rekindling of the ethnic animosities» à la suite de la campagne de Razak exacerbant les tensions raciales.
Le nom du Premier ministre malaisien est, en outre, mêlé à des scandales de corruption dont celui des sous-marins français Scorpène. Une enquête préliminaire a été ouverte en France au sujet de ce contrat, négocié alors que Najib Razak était ministre de la Défense.
Souhaitons tout de même que l’invité malaisien passe un agréable séjour chez nous et que ses hôtes mauriciens se gardent d’adopter ses méthodes.
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