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Self-righteousness

24 mai 2012, 08:03

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Le terme anglais est plus fort que son équivalent français – pharisaïsme — un mot savant pour désigner les bien pensants, ceux qui ne voudraient en aucun cas déranger l’ordre, malgré les dégâts collatéraux qu’ils provoquent.
Soyons clairs, malgré la connotation religieuse de ce mot qui renvoie aux Pharisiens, les self-righteous ne se trouvent pas que parmi les citoyens les plus religieux.

Certains militants politiques, surtout ceux d’extrême gauche, en font également preuve, avec leur sectarisme qui refuse tout droit d’opinion et d’action à l’individu.

Personne n’est à l’abri de la certitude que ses croyances religieuses ou politiques lui confèrent le droit de décider pour les autres, quitte à avoir recours, pour affirmer son bon droit, aux arguments les plus irrationnels, auxquels bien sûr il est impossible d’opposer la logique.

Ceci posé, les débats actuels sur l’avortement ont permis de constater à quelles extrémités des personnes pourtant respectées dans leur vie professionnelle peuvent se laisser aller pour défendre leur option religieuse.


Passons sur l’affreuse prise de position du cardinal Giovanni Batista Re, chef de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, qui n’avait rien trouvé de mieux, il y a quelques années, au Brésil, que de faire excommunier la mère et les médecins d’une fillette de neuf ans qui a subi un avortement après avoir été violée par son beau-père. Un avortement qui lui a sauvé la vie…

Arrêtons-nous sur ce qui se passe dans notre pays.

Personne donc n’est à l’abri du risque de se retrouver parmi ceux atteints de pharisaïsme. Ainsi, Jean Yip Tong, de la Plate-forme pour la vie.
Voilà un homme qui a eu une vie bien remplie. Il vient d’une famille nombreuse et a probablement grandi entouré de l’affection de ses parents, ce qui lui a permis d’avoir une carrière exemplaire d’homme de loi, et d’occuper des responsabilités sociales et culturelles.

Ce citoyen respectable, donc, ce juriste connu, est l’inventeur d’une notion : le viol à l’amiable…

Qu’il a explicité dimanche dernier lors des éructations anti-avortement.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, à cause de l’inconscience du gouvernement, selon M. Yip Tong, il y aura bientôt multiplication de déclarations pour viol à la police, ce qui permettrait de se faire avorter. Donc, selon la logique tellement bien pensée du représentant de la Plate-forme pour la vie, nul ne pourra plus forniquer tranquillement, avec le consentement de sa partenaire, sans risquer de devoir accepter d’être un violeur.

C’est ainsi que l’on fait sombrer encore un peu plus le pays dans la bêtise et l’intolérance.