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Scandale D.Y Patil Medical College : Pourquoi Jeetah cache-t-il la vérité ?

30 mars 2014, 15:16

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Scandale D.Y Patil Medical College : Pourquoi Jeetah cache-t-il la vérité ?

Une semaine après l’éclatement du scandale D.Y. Patil Medical College et l’implication avérée de l’époux de la ministre Bappoo, le ministre Jeetah a rompu son silence et a émis un communiqué, le mercredi 26 février 2014. C’est une tentative désespérée, maladroite et triste de la part du ministre Jeetah de se dédouaner de ses responsabilités directes et de créer une diversion.

 

INSINUATIONS

 

Dans ledit communiqué, le ministre Jeetah se réfère à une réunion que j’aurais présidée en tant que ministre responsable du dossier de l’Éducation, le 26 septembre 2007, en présence des promoteurs du projet D.Y. Patil Medical College, jusqu’à citer, d’une façon sélective, une phrase que j’aurais prononcée en faveur du projet. Le lendemain, suivant la publication du communiqué, j’ai réagi en demandant sur le Facebook Wall du ministre de publier les Notes of Meeting de la réunion. Le ministre Jeetah n’a pas eu le courage de le faire et bafoue ainsi l’esprit de fairplay puisqu’il ne me reste aucun autre moyen de vérifier l’authenticité de ses propos. Je l’attends toujours…

 

Cependant, dans le paragraphe précédent cette insinuation, le ministre Jeetah écrit ceci :

 

«Ce n’est qu’en juillet 2007, que la TEC Act fut amendée et tous les pouvoirs discrétionnaires du ministre en ce qui concerne l’enregistrement des institutions d’enseignement supérieur furent enlevés. À partir de cette date, le TEC Board a le pouvoir exclusif d’approuver ou de rejeter des demandes d’enregistrement. Depuis, aucune demande d’enregistrement ou d’accréditation n’est référée ( ?) au ministre ou au ministère.»

 

Donc, même s’il y a eu une réunion quelconque, elle aurait eu lieu en septembre 2007, c’est-à-dire deux mois après les amendements de la TEC Act en juillet 2007, comme il est mentionné dans le communiqué du ministre Jeetah lui-même. D’ailleurs ce dernier concède et je cite : «Depuis, aucune demande d’enregistrement ou d’accréditation n’est référée ( ?) au ministre ou au ministère.»

 

PRÉCISIONS ET OMISSIONS

 

Cette chronologie des événements est suffisante pour démontrer la mauvaise foi du ministre Jeetah.

 

Je voudrais aussi attirer l’attention du ministre Jeetah et du public, que dans le sillage des controverses entourant l’EIILM University, j’avais répondu à une Private Notice Question à l’Assemblée nationale, le 24 juillet 2007, et j’avais moi-même insisté que la TEC devrait appliquer toutes les procédures d’une façon rigoureuse dans tous les cas. Durant mon mandat de ministre de l’Éducation (2005-2008), j’ai scrupuleusement respecté cet engagement. Dois-je, ici, souligner que durant mon mandat comme ministre de l’Éducation, j’ai eu à gérer de nombreux problèmes ayant trait à la politique éducative, mais jamais des affaires de moeurs (l’affaire MITD) ou de trafic d’influence/ conflits d’intérêts (le scandale D.Y. Patil Medical College) ?

 

Je rejette, donc, les insinuations du ministre Jeetah avec un mépris total.

 

Le ministre Jeetah est responsable du dossier de l’Enseignement supérieur depuis 2010. La chronologie des événements entourant le scandale D.Y. Patil Medical College démontre ceci :

 

1. Le D.Y. Patil Medical College fut enregistré auprès de la TEC en 2010 (Rien à faire avec la période 2005-2008).

 

2. Cet enregistrement dépendait de deux accords. L’un entre le D.Y. Patil Medical College et le ministère de la Santé, en décembre 2009, pour les Clinical Training Facilities (et le ministre responsable de la Santé à cette époque n’était nul autre que le ministre Jeetah lui-même), et l’autre entre l’UTM et le D.Y. Patil Medical College pour l’Award of Degrees en juin 2009.

 

 

C’est éloquent que le ministre Jeetah a un trou de mémoire et ne mentionne pas le ministre V. Bunwaree (dont le silence sur ce dossier est aussi intrigant !) qui était responsable, rappelons-le, du dossier de l’Enseignement supérieur (2008-2010).

 

D’autre part, le ministre semble ignorer que le Cabinet avait pris la décision pour un Quality Audit dans le secteur tertiaire car il ne pipe mot de cette décision dans son communiqué. Enfin, le ministre Jeetah doit se demander pourquoi la MBC a complètement ignoré son communiqué. C’est sans précédent !

 

Pour finir, je souhaiterais donner un conseil au ministre Jeetah, qui fut un de mes élèves à l’université de Maurice dans le temps. When you are in a hole, please stop digging, Honourable Minister.

 

Dharam GOKHOOL ancien ministre de l’Éducation et des Ressources humaines (2005-2008)