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Salir…

18 août 2013, 05:34

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Salir…

C’est un cancer qui occupe trop de monde dans ce pays. On ne se réfère plus, ou de moins en moins, aux faits. On ne fait crédit pour rien ou à personne. On juge souvent la personne que l’on a dans sa ligne de mire, selon les critères et les principes (ou le manque de principe) que l’on pratique soi. On fait des hypothèses, on construit des théories et on les balance aux autres, le plus largement possible. Les colporteurs de rumeurs sont légion. Plus on diffuse copieusement, plus on fait des dégâts. Copier à la police, au bureau du DPP, au Premier ministre est monnaie courante. Embrigader la presse pour cette sale besogne est évidemment une stratégie attirante et on ne lésine pas sur les moyens. La presse doit faire très attention, car on peut aussi salir de « bonne foi », se laisser emberlificoter par quelqu’un que l’on croit sérieux et colporter de fausses informations. Les dégâts ne sont pas moins douloureux, les torts n’en sont pas moins vifs. La réplique devrait prendre la forme d’un rectificatif (que les journaux sérieux n’hésitent pas à publier) ou de procès en diffamation, mais le temps passé à attendre ledit procès et à l’instruire décourage. Tout cela est affligeant.

 

Salir. Gratuitement.

 

Et si l’hypothèse élaborée pour expliquer et rationaliser la théorie que l’on a, soi, dans la tête ne tenait pas debout ? On spéculait ainsi cette semaine dans un journal progouvernemental que c’est parce que Thierry Lagesse a été directeur de la MCB que l’express lui fait des « courbettes » et que sa couverture de l’affaire de sa Mercedes a été plus « prudente » que celle des autres journaux. Le seul problème avec cette théorie, c’est qu’elle est construite sur une fausseté ! Thierry Lagesse, en effet, n’a jamais été directeur de la MCB, que je sache ! S’il l’avait été, cela n’aurait rien changé d’ailleurs ! De toute manière, l’express n’a aucune obligation de couvrir l’actualité selon le bon vouloir des autres et notamment d’un journal qui essaie de rationaliser le comportement de l’express sur la base de fausses hypothèses. L’express est une plateforme d’opinion libre et elle cherche constamment à informer son lectorat de la vérité. Celle-ci n’est pas toujours facile à révéler de manière équilibrée et non sensationnaliste. On peut même faire des erreurs, c’est sûr, mais dans la mesure de ce que l’équipe dirigeante peut garantir, ce ne sera jamais, ici à l’express, de mauvaise foi.

 

Et si une analyse strictement raciale de l’actualité n’était en fait que le reflet de ce qui est dans la tête pourrie de l’analyste plutôt qu’une analyse valable et rationnelle d’une situation ; générant ainsi, inévitablement, le suffixe « -bashing » tant dans le licenciement, la démission et l’emploi préjugé précaire de personnes sélectionnées selon un unique critère réducteur ? Sans ironie aucune par rapport au fait qu’il fallait d’abord… Les employer ?

 

Et si toutes les décisions qui se discutent entre divers officiers responsables dans un ministère ou une entreprise sont désormais des « complots » contre ceux à qui ces décisions sont défavorables ? Irionsnous vers des lendemains meilleurs où chaque demande de pension d’invalidité… invalidée, où chaque prêt refusé, où chaque demande de permis repoussée, où toute interprétation procédurale routinière négative prise par plus d’une (deux ? Plus ?) personne(s) pourra nous mener à une déposition à la police et à une enquête pour « complot » ?

 

Allons bon !

 

Nous serons alors arrivés au moment où le citoyen apprendra qu’il est un « police suspect » non pas par la police, mais par l’avocat de la partie qui veut salir ou semer le doute, et/ou construire des théories qu’il juge sans doute utiles dans sa mission, même si totalement infondées. Qu’on le comprenne bien : comme Executive Chairman, je ne décide évidemment pas de ce qui s’écrit dans toutes les publications de La Sentinelle. Il y a des équipes entières qui travaillent souvent dur pour cela. Je suis, par contre, totalement responsable de ce que je signe et que le rédacteur en chef ou le directeur des publications veut bien approuver pour publication.