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Rideaux de fumée

7 avril 2011, 11:55

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L’insulte serait-elle un mode de communication pour le Premier ministre ? C’est ce que laissent penser ses déchaînements verbaux faisant suite à un article de l’express sur le projet Neotown. C’est un discours de haine qu’il a prononcé à Arsenal, hier. Il a lancé ses insultes usuelles et brandi des menaces sans parler du fond de l’affaire. Les professionnels des médias, eux, doivent éviter de se laisser entraîner dans ce registre. C’est ainsi qu’ils continueront à contribuer à l’enrichissement du débat national.

En fait, l’affaire Neotown, comme beaucoup d’autres dossiers de l’actualité, met en lumière le viol d’un principe fondamental de la démocratie à savoir la transparence des décisions. Dans une république qui prétend respecter les valeurs démocratiques, il est inimaginable qu’une vaste superficie de terre soit allouée à un groupe étranger sans que les termes de l’accord ne soient rendu publics. Or, c’est justement ce qui s’est passé dans le cas du terrain octroyé à bail à Patel Engineering à Les Salines. Il a fallu attendre le procès verbal d’une réunion du groupe pour connaître les conditions dans lesquelles il bénéficiera de 60 arpents à proximité du Caudan.

De même, un épais mystère entoure le projet Jin Fei. Voilà un pan du territoire mauricien donné à des étrangers, mais dont la population est incapable de juger s’il a été bradé ou alloué à des conditions avantageuses pour nous. Le gouvernement n’a jamais voulu dévoiler les détails des concessions qui ont été faites aux Chinois.

Dans ce cas également, on nous jette à la figure des chiffres censés nous éblouir alors que les vraies questions restent sans réponse. Secret d’Etat, dit-on. Les Mauriciens n’ont pas le droit de savoir ce que cela leur coûte de céder aux Chinois une partie de Riche-Terre, un lieu qui porte bien son nom.

Même tactique du rideau de fumée pour masquer les détails du contrat conclu avec Mangalore.

Il est vrai qu’il ne s’agit là que d’un accord commercial qui n’a pas la même importance que des baux portant sur la cession de dizaines d’arpents se trouvant aux abords de la capitale à des étrangers.

Mais le problème, c’est que le secret devient une règle, pas une exception.