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Question de dignité

22 février 2013, 07:24

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Il avait semblé mercredi matin que la décision de Xavier Duval de démissionner du gouvernement ne tenait qu’à un fil. 48 heures après, il faut reconnaître que ce fil est bien ténu.

Le sursaut de dignité attendu du leader du PMSD n’a pas eu lieu. Il n’a pas rompu avec son allié, le PTr. Au contraire, il est resté bien accroché à son fauteuil de ministre.

Dans l’affaire Sik Yuen, on avait l’impression que la couleuvre qui était servie à Xavier Duval était trop difficile à avaler. Le ministre du Tourisme défie son autorité, commet un acte d’insubordination envers lui et refuse de répondre à une convocation de son parti. Tout cela laisse Duval indifférent. Sik Yuen n’est pas expulsé du parti. Il est même soutenu, de manière ostensible, par le leader du PTr, Navin Ramgoolam.

Chacun attendait, à défaut d’un coup d’éclat, un mouvement d’humeur de Xavier Duval, hier. Or, rien ne s’est passé, sauf le fait qu’il a réitéré son refus de faire un compromis.

Ainsi, Sik Yuen continue à le défier. Il continue, lui, à réagir mollement. Le suspense se prolonge donc.

Entre-temps, les ministres vont vivre une situation contre-nature lors de la réunion du Cabinet ce matin. Le vice-Premier ministre Duval devra feindre d’ignorer qu’il s’est fait traiter de « wishful thinker » par le Premier ministre à Pailles. De plus Duval aura en face de lui un Michael Sik Yuen qu’il accuse de ne pas être un homme de parole. Celui-ci aurait affirmé, selon Duval, qu’il démissionnera comme ministre pour siéger en tant que backbencher, n’ayant pas réintégré le révoqué Robert Desvaux à son poste.

C’est une comédie burlesque dont on se serait bien amusé si les protagonistes n’étaient pas des personnages importants de la République.

En fait, c’est l’avenir politique du pays qui se joue dans la pièce. Si le PMSD se retire du gouvernement et qu’une nouvelle majorité se dégage avec l’apport de Michael Sik Yuen et d’autres transfuges, le décor sera installé pour les futures législatives. Même s’il ne se retire pas et ravale ses propos du genre « on ne peut avoir de compromis lorsqu’il s’agit de principes » , les conséquences seront grandes pour Duval.