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Quel pays pour demain ?

18 mars 2012, 00:00

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D’abord, un lieu de paix. Où chacun se sent en sécurité. Un sanctuaire où personne n’est agressé physiquement, ni dans sa dignité et son intégrité. La justice pour que la paix ne soit pas un vain mot.

Ensuite un lieu de diversité. Où le pluralisme est naturel les identités sont multiples, nullement uniformisées ou se perdant dans des mélanges infructueux, pour ne pas dire douteux. Et cette diversité, y compris au niveau des convictions, ne peut s’épanouir que s’il existe un espace d’action, de liberté, de respect et de dialogue dans la raison avec comme nécessité absolue la possibilité de s’éduquer, ensemble, et pas seulement de s’instruire séparément.

Troisièmement, pour qu’ainsi puissent émerger des femmes et des hommes de principe, des êtres de conscience et de foi qui témoignent de la droiture qu’importent les circonstances. Ce sont ceux qui devront faire preuve de courage, de détermination et aussi de sagesse face aux dérives de tous bords. Le pluralisme est aussi une épreuve et ils seront appelés à défendre le sens de l’honneur, du bien et de la vérité.

Quatrièmement, plus que la vision très insulaire d’une île durable ou autosuffisante, il nous faudra développer un équilibre harmonieux entre nous-mêmes, et avec tout ce qui nous entoure. Notre interdépendance sera notre force si nous trouvons l’humilité d’accepter que nous avons besoin des autres tant au plan local que global. De la nature dont nous dépendons tous à la coopération régionale (qui est une opportunité formidable) en passant par une gestion saine et intégrée de nos ressources marines ou de nos déchets ménagers, les exemples de synergie à différentes échelles ne manquent pas. Il nous faudra définir un autre mode de développement où la politique et l’économie sont des instruments au service de la société et de l’environnement, et non le contraire.

Puis, soyons plus que jamais des êtres reconnaissants pour toutes les faveurs qui nous sont offertes. Il existe peu d’endroits au monde avec un climat si plaisant durant toute l’année, un littoral si pittoresque du Nord au Sud, des montagnes si majestueuses au cœur des champs verdoyants, des cultures si différentes et si riches, une histoire si paisible, un progrès si remarquable… Certes, le bonheur est une chose fragile et beaucoup se sentent marginalisés, mais le désespoir ne nous est pas permis. Il nous faut promouvoir le trait aimable et accueillant de notre caractère, cette attitude que nous réservons souvent aux étrangers.

Ainsi, sixièmement, dépassons le sentiment de tolérance que nous nous efforçons d’éprouver vis-à-vis des autres pour apprendre à mieux les respecter. Défi qui peut être difficile si nous ne faisons pas preuve de générosité. C’est avec un cœur grand que nous devons œuvrer pour vivre en compagnie de nos semblables, et non seulement exister les uns à côté des autres. Des fois, il faudra s’éduquer à pardonner ceux que nous côtoyons, à se pardonner aussi…

Finalement, dans un pays où la religion est omniprésente, il faudra mieux traduire notre expression de la foi en une réelle transformation positive de notre être et de notre société. Une manifestation excessive de signes de religiosité ne fait que refléter un manque de confiance à tous les niveaux. La religion ne peut être une cause de méfiance entre les gens, pire de la perte de confiance en soi-même. La religion doit nous mener vers une confiance absolue en Dieu, la source même d’un engagement serein au service de tous sans distinction aucune. Elle ne peut être l’origine de toutes nos faiblesses, ce communalisme qui divise et qui rend fébrile notre société.