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Prendre plus de risques

21 décembre 2008, 13:39

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Le Premier ministre affirme que le pays n’est pas en récession. Le Mouvement Militant Mauricien (MMM) soutient qu’on s’y prend trop tard avec les mesures destinées à face à la crise économique mondiale. Le Mouvement Socialiste Mauricien (MSM) qui se réjouit que le gouvernement ait pris en compte sa plaidoirie pour une baisse de prix de certaines commodités de base. Le secteur privé qui est plutôt satisfait. Les associations des consommateurs qui rouspètent. Les syndicats qui crient haro sur ce financement public servant à soutenir le privé. La population qui attend…


C’est le schéma classique. Il n’en demeure pas moins qu’une question centrale est posée par l’économiste Philippe Lam (lire le texte «Financement public: comment éviter les gaspillages». C’est entendu un plan était nécessaire pour éviter que la récession mondiale ne gagne nos côtes. Il fallait réagir.


La réaction est pondérée. Le gouvernement n’a pas voulu faire que de l’économie. A côté du technicien Rama Sithanen pour décliner les grands axes du travail à initier, le Premier ministre s’est empressé de faire ressortir qu’il est possible d’allier efficience économique et responsabilité sociale. Aidé par la chute des prix au plan mondial, le gouvernement ne fait, en fin de compte, qu’accompagner un mouvement généralisé. Mais un peu de récupération politique et une petite dose d’électoralisme sont tout à fait coutumières chez nos politiques.


Il reste que les mesures annoncées pour assister les secteurs les plus touchées par la crise et les investissements dans les infrastructures impliquent un financement massif. Un financement public massif. Et là, des interrogations surgissent. Le Directeur de l’Audit en a tellement parlé que cela a fini par irriter les gouvernants. Il s’agit du gaspillage de l’argent public. A présent que des sommes colossales vont être injectées dans des travaux d’infrastructure, comment s’assurer, pour reprendre les propos de Philippe Lam, que chaque sou dépensé le soit de manière réfléchie? Les pouvoirs publics ont, à ce chapitre, une lourde responsabilité. Plus que jamais, le contrôle et la transparence devront être des principes cardinaux.


De l’autre côté, les mesures d’accompagnement et de soutien aux secteurs vulnérables commandent une prudence extrême. Le gouvernement ne veut pas être alarmiste. C’est légitime. Mais il est un fait que la crise est derrière la porte. En témoignent, toutes les mesures incitatives annoncées. Quelle utilisation en sera faite par le secteur privé? Chacun fait l’effort qui lui est demandé. A commencer par le contribuable en passant par l’Etat. Il reste que le moteur du développement économique, c’est l’investissement. Les détenteurs des capitaux feront-ils preuve du même sens d’initiative?


C’est en période de crise qu’il importe de montrer son caractère aventurier. Il faudra prendre plus de risques…