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Politique plus religions égalent méfiance

7 février 2012, 12:04

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Navin Ramgoolam semble être atteint de bérengerite aigüe. Ses actions dépassent bien souvent ses propos quand il tente de séduire une frange de l’électorat. Invité à la cérémonie organisée par les religieux musulmans pour le Yaum Un Nabi dimanche, il a fait la démonstration que ses promesses ne sont finalement que du vent.

Quelques secondes après avoir juré qu’il ne comptait pas parler politique, voilà qu’il se lance tête baissée dans une diatribe sur l’avenir du Best Loser System.

En fin politicien, le lieu était propice pour lui pour tenter de calmer les appréhensions des Mauriciens de foi islamique face à la fin hypothétique de ce mécanisme censé garantir la représentativité des minorités à l’Assemblée nationale dans le cadre de la réforme électorale.

Il s’est même laissé aller à provoquer l’ire de certains en alléguant au micro que plusieurs des personnes qui le huaient été payées - par qui ?- pour l’empêcher de parler !

Le cinéma des hommes politiques à ces rassemblements doit cesser une fois pour toute. Il faut se rendre à l’évidence. Ils ne sont, en fin de compte, que de fourbes opportunistes voulant absolument s’attirer de la sympathie. Avec des votes à la clé lors des prochaines joutes électorales.

On dit toujours que la responsabilité doit être partagée. C’est donc aux religieux et autres présidents d’association socioreligieux, en vrais sages, de cesser de les inviter. A moins qu’ils ne veuillent être récompensés en retour comme ce bon vieux Balraj Narroo qui s’est vu offrir le fauteuil de président du Central Electricity Board (CEB), organisme où il a longtemps œuvré comme technicien. Cela, après la fameuse cérémonie à la Mauritius Marathi Mandali Temple Federation où il a encensé les travaillistes, un an avant celle où, à la veille des élections, il a donné comme consigne de voter les rouges.

Paul Bérenger aura beau jouer à la vierge effarouchée, c’est lui qui a lancé cette mode. Avec toute la garde-robe qui va avec. Jusqu’à inspirer un caricaturiste à le représenter avec une chaîne brisée autour des poignets et avec un cache-sexe pour se demander comment il va s’habiller pour la célébration de l’Abolition de l’esclavage.

Aux politiciens de cesser de se faire voir aux rassemblements religieux s’ils ont une once de savoir vivre. Navin Ramgoolam est bien placé pour savoir que ces invitations sont souvent des cadeaux piégés. Il s’est fait remonter les bretelles par le président de la Mauritius Tamil Temples Federation au début de l’année dernière pour une raison bien farfelue : pourquoi l’Etat a torpillé le projet de central à charbon CT Power piloté par des ingénieurs malais d’origine tamoule…

Et ces rassemblements sont propices aux dérapages : le No 4 du gouvernement, Anil Bachoo, n’a-t-il pas demandé à une réunion composée d’hindous qu’il ne faut que le pouvoir leur échappe ? Et son ami de la Culture, Mookeshwar Choonee qui a voulu assurer aux Vaishs qu’ils sont plus égaux que les autres Mauriciens.

Ces types de discours qui se veulent rassurants ne font qu’instiller la méfiance entre les composantes de la nation.

Vel Moonien