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A point le permis….

27 octobre 2011, 11:59

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Après dix-huit ans d’attente, il doit être plus qu’à point maintenant. Vous savez ce fameux, ou plutôt fumeux, permis à points qu’on nous sert inlassablement, comme une ritournelle, à chaque grave accident de la route qui choque toute l’île Maurice.

Cela a été le cas encore une fois immanquablement après le terrible accident de la montée Lapeyre qui a coûté la vie à trois jeunes innocents. Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles. Un peu de décence, si ce n’est que par respect aux familles affligées par cette tragédie. Mais nos politiques savent-ils encore ce que ce mot veut dire ?

En Inde, après un accident ferroviaire, on a vu démissionner le ministre responsable des transports. Mais ne rêvons pas, nous sommes à Maurice.
L’histoire du permis à point est la triste et banale histoire d’un dossier qui s’égare dans les méandres de l’administration publique. Est-ce à dessein pour protéger les taxis convoyeurs d’électeurs à chaque scrutin. On n’ose l’imaginer.

Pour la petite histoire du permis à points revenons dix-huit ans en arrière. À l’époque c’est l’Advisory Board qui est chargé de se pencher sur ce dossier. Un comité a été institué, comme d’habitude, présidé par Raouf Nhubeebuccus, alors le patron de la National Transport Authority. Le dossier est rendu aux autorités en décembre 1993. Il fut même ultérieurement adopté par le conseil des ministres.

A l’époque, le ministre des Travaux, aussi responsable du transport public, était Dwarkanath Gungah. Ceux qui connaissent bien ce dossier pointent un doigt accusateur vers l’administration publique. Depuis son adoption, il n’y a eu aucun suivi sur ce dossier. Il a été enterré.

Deux ans après la publication du rapport exhaustif sur le permis à points, il y a eu en 1995 les élections générales. A l’arrivée de la nouvelle équipe gouvernementale, le ministère des Travaux devient le ministère des Services publics.

Dans le même temps, le président du RTAB, le Pr Goolam Mohamedbhai se retire de ses fonctions. Il n’y a donc plus personne pour rappeler au gouvernement qu’il y a un rapport sur le permis à points qui dort dans leurs tiroirs.

Le temps passant, on n’entendit plus parler de l’introduction du permis à points, sauf épisodiquement, a chaque tragique accident. Triste et banale histoire qui a rendu nos routes meurtrières.

De 2000 à juin 2011, il y a eu 1 677 morts sur nos routes.

 

Saminaden