Publicité

Peut-on encore sprinter sans dopage ?

18 juillet 2013, 14:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Actuellement dans le monde du sprint, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. L’Histoire vient confirmer que nul n’est à l’épreuve du temps. La patrouille finit toujours pas rattraper les tricheurs.

 

Décidément, le dopage est l’incontestable héros de cette année 2013 pour l’instant. Après les fracassants aveux de Lance Armstrong en janvier dernier, jetant l’opprobre sur les sept Tours de France qu’il détenait c’est au tour des sprinteurs de tomber les masques.

 

L’Américain Tyson (qui détient le 2e meilleur chrono de l’histoire en 9.69s), le Jamaïcain Asafa Powell (meilleur temps : 9.74s) et sa compatriote Sherone Simpson ont été contrôlés positifs dimanche dernier. Trois semaines après Veronica Campbell-Brown. S’il faut, bien sûr, attendre la contre expertise, personne n’est dupe. C’est un sacré coup de filet. Tout sauf anodin.

 

Une belle brochette de stars d’hier, dans le box des accusés aujourd’hui. Jetés en pâture aux médias, sur l’autel de l’esbroufe et de la triche. Comme Justin Gatlin obtiendront-ils une rédemption dans 4 ans (sic) ?

 

Une suspension à vie ne serait-elle pas plus juste pour avoir brisé le rêve de millions de gens ? Mais qu’importe au fond. Le mal est fait. Les sponsors sont embarrassés (Adidas vient de retirer son soutien à Tyson Gay). Les fans atterrés.

 

L’IAAF affirme quant à elle que son système de lutte contre le dopage est bon puisque les voleurs viennent d’être pris la main dans le sac. Dur à faire avaler aux amoureux de ce sport qui continuent à suer et s’entraîner d’arrache-pied tous les jours.

 

Tout en haut du piédestal, trône le premier vainqueur dopé de tous les temps (ça aussi c’est un record !) : le seul et l’unique Ben Johnson. C’était aux Jeux de Séoul en 1988. En 2007, la chute de l’icône Marion Jones a également frappé l’imaginaire.

 

On est sérieusement en droit de se demander si on peut encore exceller en sprint sans se doper. Comme au Tour de France, où l'exploit de Chris Froome dimanche dernier dans le Mont Ventoux a été comparé à ceux de Lance Armstrong, c'est désormais avec beaucoup de suspicion qu'on accueille les performances réalisées dans les épreuves de sprint.

 

Qu'est-ce qui peut pousser un sprinter à se doper ? La gloire, le prestige... Ou autre chose? A titre d'information, dans les années 80, Ben Johnson, recordman du 100m en 9.83s, touchait 10 000 $ pour chacune de ses foulées.... A l'heure des meetings de la Ligue de diamant, les plus gros revenus se chiffrent désormais en millions de dollars.

 

Est-il encore possible de courir sous les 10 secondes sans avoir consommé de produits anabolisants ? Dans un tel contexte de suspicion, les deux chronos stratosphériques de Usain Bolt, 9.58s au 100m et 19.19s au 200m, réalisés aux Mondiaux de 2009 à Berlin,  font de lui une sorte d’Astérix gavé de potion magique. Carl Lewis a déjà attaqué La Foudre aux derniers JO de Londres, en 2012. Combien de temps tiendra la dernière forteresse du sprint ?

 

Il a fallu beaucoup de temps avant que les sprinteurs ne soient pris dans les mailles du filet. Souhaitons que, à l’avenir, le dépistage du dopage soit plus rapide que le chrono des tricheurs.