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Petite cause, gros effets

4 mars 2013, 07:29

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Il faut arrêter la farce. L’affaire Sik Yuen n’est pas qu’une « affaire interne » du PMSD. Elle n’engage pas que la famille des bleus. L’issue de ce mélodrame peut, en fait, transformer durablement le paysage politique mauricien.

Il a beau être un parti minuscule avec un ancrage insignifi ant mais le PMSD a su acquérir au gré des aléas de la vie politique une place prépondérante au sein du gouvernement. Par conséquent, les secousses au sein de ce parti impliquent de nombreux enjeux d’intérêt public.

Les événements actuels ont une incidence qui, déjà, s’étend au-delà du cercle des Coqs.

Maintenant, si un sursaut d’orgueil pousse le vice- Premier ministre et leader du PMSD, Xavier Duval, à quitter le gouvernement, les conséquences de l’affaire Sik Yuen auront une portée encore plus grande.

On pourrait d’abord relever l’agression dont a été victime l’ancien président de la Tourism Authority ( TA), Alain Wong, vendredi.

La victime pense qu’il s’agit d’un règlement de compte car il avait dénoncé, la veille, les manoeuvres irrégulières qui entourent les recrutements à la TA. Il s’agit là d’une atteinte à l’ordre public. Nul ne peut contester le fait qu’une telle agression est le sujet d’un intérêt public légitime.

Quant à la politique de recrutement au sein de la TA, elle fait probablement déjà l’objet d’une enquête par l’ICAC. Les premiers renseignements qui ont fi ltré laissent comprendre qu’il y a eu infraction à la loi contre le trafi c d’infl uence, la POCA. L’ancien président de la TA, Alain Wong, lui même, a réclamé une enquête sur le sujet. Des 93 personnes embauchées par la TA, après les municipales, plus de la moitié habitent les circonscriptions Curepipe- Midlands ou Belle-Rose- Quatre-Bornes.

De plus, deux des nouveaux employés de l’organisme, proches du pouvoir, ont été recommandés par la National Empowerment Foundation. Or, celle- ci a pour vocation de venir en aide aux démunis. Décidément, une enquête s’impose si l’ICAC ne l’a pas déjà initiée.

Les péripéties de l’affaire Sik Yuen, comme on le voit, font des vagues qui dépassent les frontières du PMSD. Même si les dirigeants du parti le surnomment affectueusement « gros bolom » , le ministre du Tourisme occasionne des dégâts hors de l’enclos des bleus.