Publicité

Pas de lisibilité

22 juin 2012, 12:58

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le transfert du dossier Boskalis, de l’ICAC à la police, continue d’intriguer. A défaut d’explications venant des autorités, l’opinion publique versera dans la théorie du complot. Cela va créer une situation où les hypothèses, les unes plus farfelues que les autres, circuleront. Une telle instabilité ne profite à personne. Pourquoi donc faut-il ériger en mode de gouvernance des pratiques de secret et d’opacité ?

Il est vrai que l’ICAC a enquêté pendant des années sur l’affaire sans parvenir à des fi ns conclusives. Les chefs d’accusation auxquels Siddick Chady faisait face étaient annulés en février dernier. Mais cela ne justifie pas que la commission soit dessaisie du dossier à sa réouverture, car le délit présumé n’a pas changé de nature. L’ancien président de la Mauritius Ports Authority était alors soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin d’un montant de 25 000 euros de la firme Boskalis. La firme néerlandaise, qui avait décroché un contrat de plus de Rs 537 millions pour des travaux de dragage, aurait versé cette somme à des créanciers de Chady. Aujourd’hui, alors que le fond de l’affaire n’a pas changé, du moins en apparence, c’est la Central CID qui prend charge du dossier. D’où l’incompréhension totale que ce transfert suscite.

Que reproche la justice à Siddick Chady ? Trois charges provisoires ont été retenues contre lui : corruption, complot et blanchiment d’argent. Il aurait, entre 2006 et 2007, obtenu des pots-de-vin de Boskalis. Il est également accusé d’avoir comploté avec Prakash Maunthrooa, Chietanrao Luximon et Yudheswar Teeluck, en vue de blanchir de l’argent. Finalement, il est soupçonné d’avoir payé des films avec l’argent provenant de la corruption. Ce qui est un délit en vertu de l’article 7(1) du Prevention of Corruption Act. Ainsi, il devrait revenir à la commission anti-corruption d’enquêter sur ce délit allégué de corruption.

On peut arguer que ce qui compte, c’est le résultat. Non, il ne suffi t pas que les suspects soient poursuivis et punis, le cas échéant. Il faut, en outre, une parfaite lisibilité dans la conduite des affaires. La décision de confi er aux Casernes centrales, plutôt qu’à l’ICAC, l’enquête sur la corruption alléguée dans le port ne passe pas le test de lisibilité.