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Négociations PTR/MMM : Aucune raison de démissionner

11 mars 2010, 00:00

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Certains internautes réclament la démission de Paul Bérenger de son poste de leader de l''''Opposition. Ils estiment qu''en négociant une alliance avec Navin Ramgoolam  (Premier ministre), Paul Bérenger est en train d''abdiquer son rôle d''opposant, de chef de l''opposition parlementaire pour lequel il est payé qu''il serait par la même occasion en train de porter  atteinte aux règles de la démocratie et de l''éthique.

Il s''agit là, messieurs et mesdames, d''un faux procès. Auquel se joint d''ailleurs l''ancien commissaire de police, Raj Dayal, qui va jusqu’à demander au président de la république de révoquer Bérenger.

Je vous rappelle que le leader du MMM a affirmé qu''il allait démissionner de son poste de chef de l''opposition en cas ou un accord d''alliance est signé avec le Parti travailliste. Il a aussi précisé à plusieurs reprises qu''une telle alliance se fera sur la base d''un programme. Il  a déjà évoqué les grandes lignes des propositions du MMM, en attendant celles du parti travailliste et d''un éventuel manifeste électoral commun. Donc, aussi longtemps qu''il n''y a pas d''accord, Bérenger demeure le leader de l''opposition, d''autant que le Parlement est actuellement en vacances. Il n’y a là aucun problème, ni légal ni moral.

Et si demain les discussions n''aboutissent pas, les deux partis seront libres de faire ce qu’ils veulent, de formuler  des critiques réciproques, et de mener la campagne électorale qu’ils souhaitent.

D’ailleurs, je vous rappellerais  qu’en 1990, Sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre d’un gouvernement de coalition MSM/Ptr, n’avait pas hésité d’entamer des discussions avec le MMM (opposition) et les dirigeants mauves, dont Prem Nababsingh , alors leader de l’Opposition. Et c’est à la suite de la signature d’un accord que le leader de l’opposition avait soumis sa démission. Il faut également ajouter qu’auparavant, Sir Satcam Boolell, vice premier ministre du gouvernement MSM/PTR, n’avait pas hésité lui non plus à ouvrir des discussions secrètes avec le MMM… lesquelles discussions n’avaient pas abouti.

N’oublions pas non plus que le leader du MSM, Pravind Jugnauth, alors dans l’opposition, avait sollicité ( secrètement) et obtenu (publiquement) le soutien du Parti travailliste, et du PMXD, deux composantes de l’alliance gouvernemental, lors de l’élection partielle au No.8.

Notre démocratie est souple. Il existe certes une ligne de démarcation claire et nette entre les deux camps (majorité gouvernementale et opposition parlementaire). Mais rien ne peut empêcher les deux parties de discuter, d’essayer de trouver un consensus sur certains sujets d’intérêt national, ou même, pourquoi pas, de tenter de parvenir à un accord plus durable. Surtout que l’électorat aura l’occasion de plébisciter ou de sanctionner  cet accord, cette alliance, aux élections générales.

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