Quand on lit le courriel où Raj Bungsraz parle de sa rencontre avec Harry Tirvengadum, on ne peut s’empêcher de sourire devant tant de naïveté, ni de se demander comment quelqu’un qui a déjà travaillé à Air Mauritius puisse ne pas savoir que le procès contre son lointain prédécesseur au poste de Chief Executive Officer a été suspendu. Etc. etc.

Si cette situation n’était pas aussi tragique pour le niveau de moralité de ce pays, on aurait eu presqu’envie de tourner le tout en dérision, se disant qu’il l’a fait exprès. Car il est humainement impossible de s’enferrer dans une telle situation (mis à part Pierre Richard dans ses comédies).

Mais l’épisode Bungsraz/Tirvengadum soulève pas mal de situations gênantes pour certains…

On songe, notamment, au manque de réaction des politiques dont les formations sont représentées à l’Assemblée nationale. Cela confine presque à une conspiration du silence.

On se demande aussi comment Bungsraz a pu avoir accès au grand malade qu’est Harry Tirvengadum. Qui a pu l’y emmener ? Quelqu’un qui connaît bien les allées du pouvoir ? Une personne qui, malgré les aléas de l’existence, a su rester tout près des puissants ?

Autre interrogation : comment un professionnel de la santé pourrait expliquer ce prompt rétablissement qui n’a de précédent que dans la Bible ?

Par ailleurs, se pourrait-il que la teneur des conversations que Bungsraz a eues avec Tirvengadum relève d’une infraction aux règles de fonctionnement d’une compagnie, concernant notamment la divulgation d’informations confidentielles ?

D’ailleurs, Bungsraz lui-même écrit dans son désormais fameux mail : «To put it gently he was quite shocked (and even outraged) with some of the things that we discussed…»

Et, ironie de situation, il ajoute : «More to come[…].»

C’est aussi le souhait de beaucoup de citoyens mauriciens, M. le CEO.