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Les raisons de la colère

19 juin 2013, 21:28

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Ce n’est pas le montant de la redevance télé  en soi qui irrite les foyers mauriciens. Si un vent de mécontentement souffle sur la station nationale depuis que le gouvernement a annoncé une hausse de 50% de la redevance, c’est que cette augmentation cristallise une colère populaire.  La raison de l’exaspération tient surtout à la médiocrité du service qu’offre l'audiovisuel public.

 

En vérité, le nouveau tarif  de la redevance ne fait qu’ajouter du sel sur la plaie véritable. Le mal, c’est le journal télévisé. La MBC  propose chaque soir à 19h30 un bulletin qui navigue entre  l’info et  l’intox. Sa  parodie de journal télévisé ressemble le plus souvent à une série de clips à la gloire des princes qui gouvernent. Les activités ministérielles et premier ministérierielles sont couvertes en long et en large et diffusées abusivement. Les débats contradictoires sont carrément absents.

 

Si, en dépit de ces carences, la MBC demeure incontournable pour une fraction de la population, c’est que celle-ci n’a pas d’alternative. Le JT de la MBC reste sa seule source d’information. Et la station nationale profite de sa situation de monopole. 

 

Quand la télé libre existera enfin à Maurice, notre pays  deviendra le dernier à ouvrir son  champ audiovisuel aux opérateurs privés. Nous sommes devancés par le reste du monde. Même le Comorien dispose aujourd’hui d'informations émanant de sources multiples, dont des télévisions privées. Au Bangla Desh, également, la population peut choisir entre la télévision d'État et une multitude de chaînes privées. Ce n’est pas flatteur pour notre pays.

 

Il y a plusieurs opérateurs qui veulent se lancer dans l'aventure audiovisuelle privée mais ne peuvent le faire parce que les dispositions de la loi sont rétrogrades. Elles bloquent l'arrivée des télévisions privées. Pour faire évoluer la situation, il y a un combat à mener. Il sera aussi intense que celui qui avait abouti, en 2002, à l’avènement des radios libres. 

 

Il est clair que les dirigeants du pays ne vont pas autoriser facilement les télés libres. En attendant, la télévision, un puissant moyen de communication de masse, sera utilisée par la MBC comme un simple porte-voix relayant la parole des princes.