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Les bonnes feintes

4 janvier 2012, 08:14

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S’il était un joueur de foot, on l’aurait applaudi pour ses techniques de feinte. Il vient d’en réaliser une, superbe. Navin Ramgoolam a, en effet, lors de ses voeux du 1er janvier, joué finement quand il a dit qu’il souhaite doter Maurice d’un nouveau système électoral. Il est apparu convaincant alors qu’il suit la même démarche chaque année.

Que dit le Premier ministre en 2012 ? «Mo éna l’intention dans les jours à venir lance banne consultations lors rapport Carcassonne.» Ceci n’est guère différent de la posture qu’il adopte depuis quelques années déjà. Ainsi, dans son message du Nouvel an en 2008, il avait déclaré que «nou système électorale qui fine servi nou pays bien, fi ne aussi montré certaines faiblesses. C’est qui faire mo pou prend l’initiative convoque tous les partis politiques – petits et grands – pou assise ensemble pou décide 1 meilleure formule ça l’année là même».

De même, le Premier ministre a répété,lundi, son opposition à l’obligation qui est faite aux candidats à une élection de déclarer leur appartenance ethnique. Ses propos ressemblaient davantage à un voeu pieux qu’à un engagement ferme.

Pour rendre caduque la déclaration d’appartenance ethnique, il suffi t d’éliminer le «Best Loser System» (BLS). Or, Le Premier ministre ne prend pas position sur le BLS.

Il évite de lever le voile sur ses convictions. Il aborde la réforme électorale sans dire s’il est en faveur du scrutin proportionnel intégral. Il aborde la représentativité ethnique sans dire s’il prône le maintien du BLS ou pas.

Beaucoup de flou entoure ses positions sur la réforme électorale. Il est resté évasif par rapport à Carcassonne : «…mo éna certains réserves lors Rapport Carcassonne mais comment mo fi ne dire – nou bizin analyse li aussi bien ki Rapport Sachs et guette l’opinion les autres mais dans ène façon dépassionné ...» On n’aura pas plus de détails sur les «réserves» de Ramgoolam.

En 2005, la Cour suprême rendait un jugement sur la déclaration d’appartenance ethnique en notant que «la balle est maintenant dans le camp des politiques». Mais un politicien qui sait réaliser des feintes saura toujours passer le ballon à d’autres.

Raj MEETARBHAN