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Le savoir-vivre du personnel médical

17 octobre 2013, 09:55

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Les hôpitaux. Leurs salles bondées, leur personnel débordé et cette odeur tenace de désinfectants qui colle aux vêtements. A cette image, il faut désormais en ajouter une autre, tant elle est omniprésente : la violence envers le personnel de santé. Celui-ci est régulièrement malmené aussi bien par les patients que par leurs proches. En cause : le comportement de certains médecins et infirmières ainsi que la piètre qualité de certains soins. Cette violence, sion ne peut que la condamner, demeure – du moins pour moi – compréhensible.

 

Je m’explique. Cela remonte à quelques années. Il m’avait fallu, ce jour-là, conduire d’urgence un proche à l’hôpital Jeetoo – ce dernier n’avait pas encore été rénové - à la suite d’une mauvaise chute. Résultat : des côtes brisées et une sévère entorse à la cheville. Incapable de se déplacer seul, il pouvait encore moins respirer aisément, chaque inspiration lui causant d’atroces douleurs.

 

« DIBOUT, KOSTE PRE »

 

Dès son arrivée à l’hôpital, on l’installe dans un fauteuil roulant. Direction la salle d’urgence. L’attente interminable passée, on nous dirige dans une salle où est attablé un médecin âgé, son stéthoscope vissé aux oreilles. Nous patientons. Encore. De longues minutes. Le médecin brise finalement le silence: « Dibout. Koste pre. » Trois mots prononcés avec une indifférence insupportable.

 

Déjà excédé par l’attente, l’attitude cavalière de ce médecin finit par me mettre hors de moi. Les noms d’oiseaux fusent. Quelques infirmières, inquiètes, viennent aux nouvelles. La tension finit par retomber. Le médecin, qui n’a pas prononcé un mot, se lève, enfin, et examine le patient. L’examen – est-ce bien le mot adéquat ?- durera moins d’une minute. De retour à son bureau, ce médecin gribouille sur un morceau de papier qu’il tend à une infirmière qui nous demande aussitôt de la suivre.

 

En y repensant, je peux comprendre que certains médecins se prennent une torgnole de temps en temps. Même si toute violence reste condamnable, on ne peut s’empêcher de penser parfois qu’il s’agit tout simplement d’un retour de karma !