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Le retour de «l’Etat procédurier»

19 octobre 2011, 10:19

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 La Banque mondiale rendra publique, demain, la 10e édition de son rapport comparatif sur la facilité à faire des affaires dans le monde. Le «Joint Economic Council» (JEC) a déjà donné le ton dans son mémoire prébudgétaire : l’Etat procédurier est de retour, se plaint-il.

Selon l’«apex institution» du secteur privé, il y aurait même le risque que Maurice perde la 20e place très honorable qu’elle occupe dans le classement. Certains parlent même d’une rétrogradation de trois places, au moins.

Fini donc le temps où le secteur privé et le gouvernement travaillaient ensemble pour trouver des moyens de réduire considérablement les procédures administratives. Alors que cet exercice a donné des résultats, au vu de notre progression dans le rapport «Ease of Doing Business» de la Banque mondiale.

C’est vrai qu’en ce temps-là, il y avait des réformateurs à l’Hôtel du Gouvernement.

Aujourd’hui, les observateurs les plus cyniques font remarquer, sur le ton de la fausse plaisanterie : «On dirait que le secteur privé a oublié à qui il a affaire. Mais n’en faisons pas un débat de personnalités ou de culture politique. Les enjeux sont trop importants pour le niveau de vie de 1,2 million de Mauriciens pour qu’on le résume à une histoire de personnes

Si on s’en tient strictement aux paramètres macroéconomiques il n’y a pas péril en la demeure. Il n’y a que la révision à la baisse du taux de croissance, seulement 4,1%, qui devrait attirer notre attention.

Devrait-on s’inquiéter de la baisse de «Foreign Direct Investment » ? Oui et non. Les secteurs qui ont attiré le plus de capitaux étrangers ces dernières années ont été la santé, la finance et le foncier, en tête de liste. On ne peut pas raisonnablement s’attendre à ce que de nouvelles cliniques privées indiennes ou que des banques ouvrent leurs portes chaque année ? Qui plus est, dans un climat économique global plus que morose.

Dans le contexte actuel, doit-on attribuer uniquement aux procédures administratives le fait que les investisseurs étrangers ne se bousculent pas à l’aéroport de Plaisance ? L’investissement privé local est également en berne. Pourtant, cela n’empêche pas les centres commerciaux de pousser comme des champignons après l’orage. N’y a-t-il pas plutôt un assèchement au niveau des idées ?

On connaît la culture locale : les Mauriciens sont des maîtres copieurs. Quand un petit entrepreneur ouvre un boui-boui où l’on vend des grillades, une centaine d’autres ont subitement la même idée. Dès qu’il y en a un qui ouvre un «mall», des dizaines d’autres reprennent l’idée. Avec les mêmes procédures administratives.

Ceux-là ne se plaignent pas du «Ease of Doing Business».

Mais qu’on se le dise : il y a un vrai problème lorsque le gouvernement revient sur certaines avancées cruciales, comme la facilité pour les étrangers d’obtenir un permis de travail, un permis de résidence ou alors la facilité d’acquérir un logement a Maurice.

Il y a là un flagrant délit de «retour en arrière». C’est peut-être la manière travailliste de «put our people first».