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Le ras-le-bol de la jeunesse !

6 septembre 2011, 00:00

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C’était en 1969 je me souviens à la route Royale à Rose Hill, j’étais parmi quelques jeunes qui vendaient le premier numéro du journal Le Militant.

Une année après mai 1968, une vague de changement soufflait à travers le monde et cette envie de voir la fin du colonialisme en Afrique et une domination issue du capitalisme nous incitaient à nous battre. Mandela était en prison à Robben Island et des pays comme Mozambique, Angola, l’Afrique du Sud, Cap Vert, les Seychelles, Guinée Bissau, Djibouti et bien d’autres étaient encore sous le joug du colonialisme.

Le MMM d’alors portait ce germe d’espoir, cette envie d’en finir avec la division communale au pays, de procéder à une répartition juste de la richesse, de ramener la jeunesse à sa valeur et d’en faire de l’Ile Maurice un pays pour le bien-être des Mauriciens, de tous les Mauriciens.

Les Paul Bérenger, Jooneed Jeeroburkhan, Dev Virahsawmy, entre autres, incarnaient l’espoir. Une force nouvelle avait vu le jour. Avec 60 zéros on allait construire la vraie nation mauricienne et replacer le pays sur la carte du monde. On avait confiance jusqu’au moment ou tout allait partir en éclat et ce qui fut un parti de gauche au départ est devenu centre droit à l’arrivée.

Et puis tout a basculé avec des promesses et des générations des politiciens avec la même stratégie qui consiste à régner sur le dos de la religion, de la division, du népotisme, de la corruption, des alliances contre nature avec pour résultat l’éclatement de la société civile du pays.

Si on doit reconnaître que le développement du pays s’est fait à travers le tourisme et dans d’autres secteurs clés, force est de constater que chaque projet vient avec son lot de corruption avec en filigrane des profits mirobolants pour que les riches deviennent plus riches.

A ceci s’ajoute l’appât du gain et l’appétit des jeux et les dégâts de la drogue qu’on n’a jamais su gérer comme il se doit. C’est un peu ce malaise qui se dégage aujourd’hui et les jeunes en ont marre, comme on avait marre en 1969, juste après l’indépendance et lorsque des centaines de milliers des jeunes croyaient que le MMM allait être notre sauveur ! Des rêves partis en éclat, des rêves brisés.

Ce samedi 10 septembre 2011 sonnera l’émergence d’une nouvelle génération. Merci à la technologie de l’information. Des jeunes viendront dire qu’ils en ont marre de la manière dont le pays est géré. C’est son droit. Il y a bien une politique alternative. Cette politique s’articule d’abord autour d’une vraie famille mauricienne. Il faut abattre et éradiquer le communalisme qui est un cancer du développement de l’homme. Il est inadmissible que des gouvernements successifs se soient montrés jusqu’ici incapables d’en finir avec le « best loser system ».

Les politiciens doivent s’occuper de la gestion de la société et non des religions et des sectes. Les jeunes sont exténués d’entendre le même discours, la même conférence de presse, les mêmes promesses, la même stratégie, de voir les mêmes images de nos gouvernants à des cérémonies religieuses !

Qui pourra donner tort à cette jeunesse émergente d’en avoir ras le bol ? Un soulèvement populaire pacifique est une force inouïe. Si j’étais membre du gouvernement et de surcroît à la tête de l’Etat, je tendrai bien l’oreille à cet élan printanier, prélude à une avalanche qu’il sera difficile d’arrêter. La meilleure solution serait d’aller avec le courant, gouvernement et opposition confondus.