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Le FMI et nos sous à nous

23 janvier 2014, 00:36

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Le FMI et nos  sous à nous

Et si on laissait le débat technique sur les conséquences des liquidités excédentaires et les différents instruments pour les éponger aux financiers et aux banquiers pour nous focaliser nous, cette semaine, sur la partie politique, voire politicienne, de cet énième bras de fer entre la Banque centrale et le ministère des Finances.

 

N’est-il pas embarrassant de demander à une délégation du FMI d’arbitrer, sous le prétexte d’un débat financier, un conflit de personnalités entre Rundheersing Bheenick et Xavier-Luc Duval ? Ce qui complique l’affaire pour les visiteurs de Bretton Woods c’est qu’ils auront deux sons de cloche venant non seulement de deux écoles de pensée économique différentes, mais surtout deux discours haineux provenant de deux partis politiques, récemment sujets à de sérieuses secousses existentielles, dont les fissures sont bel et bien visibles.

 

Dans le camp de la Banque centrale, la posture du Grand Argentier de ne rien faire pour redresser la situation ferait partie d’un agenda politique visant à pousser le présent gouvernement travailliste dans un « précipice économique ». L’argument utilisé contre Duval est qu’il ne convoque toujours pas le « Financial Committee » (composé du gouverneur Bheenick, du secrétaire financier Manraj, actuellement en retrait pour des raisons de santé, ainsi que du directeur de la Financial Services Commission et du directeur de la Financial Intelligence Unit) pour trouver une solution durable – et non intempestive – à l’excès de liquidités (qui est passé de Rs 8 milliards à quelque Rs 6 milliards à la suite de deux récentes interventions coûteuses de la Banque centrale).

 

Avec de tels calculs et postures au volant de notre économie, alors que le taux du chômage chez nos jeunes devient de plus en plus alarmant et que le veillissement de notre population est plus que jamais un enjeu majeur, le FMI n’aura aucune peine à etayer dans l’un de ses rapports (pas forcément celui qu’il rend public) que Maurice demeure un cas d’école d’un pays qui a eu son indépendance politique et quelques indicateurs flatteurs mais qui au fond n’est pas vraiment prêt d’avoir son indépendance économique. Plus de 45 ans après notre indépendance, le fossé entre riches et pauvres va se creuser encore et encore. Et certains vont blâmer le système capitaliste international ou local, d’autres vont pointer vers certaines élites de notre société (jugées trop conservatrices), mais rendons-nous à l’évidence : il faut commencer par virer ceux (ministres, nominés, conseillers, etc.) qui sont censés travailler pour nous, qui sont payés en espèces sonnantes et trébuchantes par nous pour des lendemains qu’on espère meilleurs. C’est eux, en premier, qui doivent sauter avant la faillite totale ! Car ils n’arrangent guère notre situation. A vrai dire, ils la compliquent.