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L’alibi de Ramgoolam

19 novembre 2013, 05:37

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Ridicule. C’est ainsi que le dernier numéro de «The Economist» qualifie la décision tardive du Premier ministre indien de ne pas se rendre au sommet du Commonwealth qui s’est achevé dimanche au Sri Lanka. C’est après avoir beaucoup tergiversé que Manmohan Singh a décidé de ne pas s’y rendre.

 

«It looked like politics, not principle», analyse le prestigieux magazine en parlant de la démarche du chef du gouvernement indien. Si sa décision se fondait sur une conviction quelconque, l’Inde n’aurait pas attendu la veille du sommet pour annoncer le boycott.

 

Aucune mention n’est faite, dans l’article en question, de l’absence du Premier ministre mauricien à Colombo. La décision de Navin Ramgoolam repose pourtant sur des bases encore plus obscures. À Maurice, boycott ou pas, les leaders des socioculturels applaudissent systématiquement le Premier ministre. En revanche, en Inde, la mouvance tamoule a exercé une pression que le gouvernement a jugée intenable.

 

Navin Ramgoolam dit qu’il a refusé de se rendre au Sri Lanka parce qu’il est trop attaché aux Droits de l’Homme. Il n’est pas crédible. Au cours de ces deux dernières années, il a en fait soutenu qu’il fallait aller au pays de Rajapakse.

 

L’attachement aux principes de Navin Ramgoolam est sélectif. Ce même Premier ministre qui invoque aujourd’hui les Droits de l’Homme ne s’est ménagé aucune peine pour accueillir, en juillet 2011, Denis Sassou-Nguesso. Le président congolais a été reconnu en 2002 par la justice française comme un «auteur de crimes contre l’humanité».

 

Ramgoolam n’a eu aucun scrupule, non plus, à afficher, en octobre dernier, une grande familiarité avec le Gabonais Ali Bongo Ondimba, actuellement dans le collimateur de la justice française pour enrichissement illicite.

 

Finalement, si les Droits de l’Homme étaient au coeur des préoccupations du gouvernement, l’État mauricien ne se serait pas fait représenter par son président lors de la cérémonie de prestation de serment de Robert Mugabe en août dernier.

 

À quoi peut-on attribuer la bouderie de Navin Ramgoolam donc ? La réponse pourrait se trouver sur l’archipel des Chagos.