Mettre en  valeur  les initiatives, les réussites et les exploits de nos compatriotes. Cela fait partie des quatre piliers que nous avons énoncés dans notre numéro du 8 septembre de cette année dans le sillage du premier anniversaire du journal. C’est dans ce même esprit que l’express Rodrigues a décidé en cette période festive de décréter son Rodriguais de l’année.
 
Le choix s’est porté sur Noëllette Jolicoeur. Une personne qui dans l’ombre, contribue à sa façon et de manière significative à promouvoir le développement durable. Une cause qui nous est chère.

L’exemple de Noëllette Jolicoeur nous paraît intéressant à plus d’un titre. C’est d’abord une personne qui a un amour indéfectible et un attachement à la terre. «  Later se mo lavi », nous dit-elle. Pratiquer l’agriculture de manière réfléchie en respectant l’environnement et faire du souci de la qualité du produit son combat quotidien. Il  ne suffit pas de produire. Il faut aussi mettre l’accent sur une pratique agricole qui vise aujourd’hui à garantir une qualité de vie et un avenir meilleur pour les générations futures. C’est un combat mondial auquel participe Noëllette Jolicoeur et son équipe.
 
Celle que nous avons choisi d’honorer a fait de la débrouillardise et du service à la communauté son mode de vie. Elle est consciente que la réussite  ne s’acquiert pas sans effort et sans la collaboration des autres. Son acharnement à travailler dur afin de nourrir sa famille et son engagement avec les autres vont de pair. Elle est, à nos yeux, l’exemple de la Rodriguaise qui a compris ce que signifie « debout lor to de lipie. »   Elle ne passe pas son temps à attendre et à rêver d’avoir la chance de trouver un travail avec un salaire fixe dans la fonction publique ou le secteur privé. Son rêve à elle,  c’est  de voir  l’agriculture biologique prendre de l’essor dans son village et dans son île.
 
Elle est loin d’être renfermée sur elle-même en voyant dans ses pairs que des concurrents. Elle croit  que c’est ensemble qu’on peut aller plus loin. C’est pourquoi, chaque jeudi, elle accorde beaucoup d’importance au travail communautaire pour la fabrication et le partage du compost. C’est pourquoi elle passe du temps avec d’autres au sein des associations visant à améliorer le sort de son entourage.  
 
A travers son témoignage, on découvre que c’est   dans la vie ordinaire que des hommes et des femmes ordinaires arrivent à réaliser des exploits. Il suffit de les mettre en valeur et de les encourager à aller plus loin.